« Si Facebook avait existé dans les années 1930, il aurait laissé Hitler poster des pubs de 30 secondes sur sa ‘solution’ au ‘problème juif' », a asséné l’acteur britannique connu pour son goût de la provocation lors d’une conférence à New York.
Sacha Baron Cohen, 48 ans, s’exprimait jeudi soir lors d’une conférence organisée à New York par l’association de lutte contre l’antisémitisme ADL (Anti-Defamation League). Selon l’humoriste et acteur, Adolf Hitler aurait pu diffuser des publicités antisémites sur Facebook si le réseau social avait existé dans les années 1930.
« Si vous les payez, Facebook diffusera toutes les publicités ‘politiques’ que vous voulez, même si elles contiennent des mensonges », a-t-il lancé jeudi soir, déterminé à encourager le célèbre réseau social à faire le tri dans les publicités politiques. « Partant de cette logique tordue, si Facebook avait existé dans les années 1930, il aurait laissé Hitler poster des pubs de 30 secondes sur sa ‘solution’ au ‘problème juif’. »
Un extrait de l’intervention de Sacha Baron Cohen à la conférence :
‘If Facebook were around in the 1930s, it would have allowed Hitler to post 30-second ads’ — Listen to Sacha Baron Cohen slam the social media industry for facilitating the spread of hate, lies, and conspiracies pic.twitter.com/QinOnNRvxv
— NowThis (@nowthisnews) November 22, 2019
Facebook conteste les accusations de l’acteur
« Sacha Baron Cohen a déformé la politique de Facebook », a répliqué auprès de l’AFP un porte-parole du réseau social. « Les discours haineux sont bannis de notre plateforme. (…) Personne, y compris les personnalités politiques, ne peut défendre ou promouvoir la haine, la violence, ou les meurtres de masse sur Facebook. »
Toute personne fréquentant la plateforme ne peut que rire devant cette affirmation : Facebook regorge de discours haineux, racistes, antisémites, homophobes, et ferait bien de faire le ménage dans les comptes.
Interprète au cinéma d’une brochette de personnages iconoclastes, de Borat (2006) à Brüno (2009), Sacha Baron Cohen a appelé avec véhémence le réseau social à vérifier le contenu des messages publicitaires avant de les diffuser. « Quand les publicités sont fausses (donnent de fausses informations), rendez l’argent et ne les publiez pas », a suggéré celui qui s’est révélé au grand public dans la peau du personnage de télévision Ali G, né sur Channel 4 en septembre 1998.
Publicité politique : Twitter et Google assurent avoir durci leurs règles, Facebook traîne des pieds
De son côté, le PDG de Twitter Jack Dorsey a annoncé fin octobre qu’il renonçait à toutes les annonces publicitaires politiques sur sa plateforme, sauf celles qui font la promotion de bonnes causes, comme la défense de l’environnement ou la promotion de l’égalité sociale.
Mercredi, le géant Google a, lui, indiqué qu’il durcissait ses règles en matière de publicités politiques, notamment pour interdire la publication de messages manifestement faux ou empêcher le ciblage ultra-spécifique des électeurs.
En décalage, Facebook a annoncé, en septembre, qu’il ne filtrerait pas les publicités politiques, estimant que, de manière générale, il était intéressant pour les internautes de les voir, suscitant un feu nourri de critiques. En parallèle, le réseau social a renforcé ses règles de transparence pour ses messages politiques, afin que l’annonceur à l’origine de la publicité soit clairement identifié.