Des chercheurs israéliens attestent avoir découvert deux jeunes femmes dépourvues de bulbe olfactif et pourtant douées d’un odorat normal.
Un cas surprenant de sérendipité ! Ce mot désigne une découverte, par exemple en science, faite purement par accident. Les propriétés du four à micro-ondes ou l’existence de la grotte de Lascaux sont des exemples célèbres de sérendipité.
Aujourd’hui, des chercheurs israéliens seraient peut-être à l’origine d’une nouvelle découverte scientifique fortuite. Au cours d’analyses IRM dites de contrôle sur des jeunes femmes volontaires dans le cadre d’une autre étude, Noam Sobel, chercheur en neurosciences à l’Institut scientifique Weizmann en Israël, et son équipe sont tombés sur une incohérence concernant deux d’entre elles.
Ces dernières présentaient, de toute évidence, un odorat normal et fonctionnel. Cependant, les images issues des scanners IRM de leur cortex cérébral ne révélaient chez elles aucune trace de bulbe olfactif. Cette région du cerveau est pourtant connue pour être responsable du traitement des informations olfactives reçues par les neurones situés dans la cavité nasale. Le bulbe olfactif sert de relais de traitement de ces informations avant qu’elles ne soient retransmises et interprétées par d’autres zones du cortex cérébral – ce qui nous permet de sentir consciemment quelque chose. Autrement dit, l’existence de ces deux jeunes femmes remettrait en question le savoir scientifique sur la fonction de cette région de l’odorat.
« L’interprétation la plus simple de nos trouvailles reste le fait que ces femmes sont nées sans bulbe olfactif mais que, grâce à une importante plasticité cérébrale durant leur croissance, elles ont développé une version alternative, miniature, ailleurs dans leur cortex », a expliqué Noam Sobel dans un communiqué faisant suite à la publication de la découverte dans la revue Neuron. Après avoir vérifié leur trouvaille par une nouvelle batterie de tests, les chercheurs israéliens se sont aperçus que la capacité de perception olfactive des deux femmes était très proche. Cela pourrait suggérer, en suivant l’hypothèse émise, qu’il existerait une voie de « réparation » précise par laquelle passe le cerveau pour remplacer l’organe mal-formé, manquant ou atrophié.