Une cérémonie a eu lieu en l’honneur d’André et Simone Selsis et d’Émile Fondronnier, qui ont aidé un enfant juif à s’échapper des mains de la milice, en 1944. Leurs descendants ont reçu pour eux la médaille des «Justes parmi les Nations».
«Ils n’ont pas juste sauvé des juifs, ils ont aussi sauvé la dignité humaine et l’honneur de la France», c’est en ces termes que François Guguenheim, le représentant du consul général d’Israël à Paris Michel Lugassy Harel évoque l’héroïsme de ceux que le Nation honore du titre de «Justes». Hier matin, trois d’entre eux ont été décorés à l’Hôtel de ville d’Agen. Ensemble, ils ont permis à un enfant juif, Louis Lévy d’échapper à la milice française.
Pour Louis Lévy
Ce sont des enfants qui ont, symboliquement, débuté la cérémonie en allumant des bougies autour des photos des trois justes pour la nation honorés en ce jour. Des enfants, pas plus âgés que Louis Lévy, un jeune juif promis à un destin tragique s’il n’avait pas croisé la route d’Emile Fondronnier et d’André et Simone Selsis en 1944.
Michel Alitenssi, délégué Yad Vashem Aquitaine revient sur ces histoires. Il y a d’abord eu les époux Selsis qui croisèrent Louis Lévy venant récupérer des vêtements chez ses parents pendant une vaste rafle. Interpellé par les miliciens, André Selsis, le propriétaire de l’immeuble les a envoyé vers un appartement vide, laissant à Louis Lévy le temps de s’échapper. Puis ce fût à l’école pratique qu’une rafle fut annoncée aux enseignants. L’un d’eux dit à Louis Lévy de fuir avec son ami Jean Fondronnier. Son père Emile Fondronnier a ensuite recueilli le jeune garçon avant de la cacher dans les Landes.
«Travail de mémoire»
«Des actions remarquables», saluées par le maire d’Agen Jean Dionis du Séjour, indiquant qu’il y a «des moments où l’hésitation et la peur n’ont pas leur place». Entourés du député Michel Lauzzana, de la conseillère départementale Françoise Laurent et de la sous-préfète d’Agen Véronique Schaaf et des représentants de Yam Vashem et d’Israël, Michèle Chaudruc, la fille des époux Selsis et Joël Fondronnier, le petit-fils d’Emile Fondronnier ont reçu pour leurs aïeuls les médailles de Justes parmi les Nations. Une façon de se souvenir, comme l’a redit le maire que «celui qui ignore son histoire se condamne à la revivre».