Un lieu de mémoire retrace désormais à Aix-en-Provence l’histoire des pieds-noirs, ces centaines de milliers de Français qui ont dû fuir l’Algérie en 1962.
À Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), au Centre de documentation historique sur l’Algérie et l’Afrique du Nord, plus de 88 000 archives sont confinées dans une réserve. On trouve des croquis de paysages algériens, réalisés il y a plus de deux siècles, en passant par des objets plus personnels, comme une tasse. « L’histoire de cette tasse est très originale. Au moment de l’exode en 1962, le couple travaille à l’hôpital d’Alger et a pris son dernier petit-déjeuner à l’hôpital avant de quitter l’Algérie à ce moment-là », explique Hervé Noël, documentaliste.
Faire resurgir une mémoire collective
Pour un pied-noir parti d’Algérie à 20 ans, les souvenirs refont surface. « C’est toute mon enfance. Voir des images de la région, cela me fait quelque chose », précise-t-il. Des caricatures et des cartes postales sont exposées. Le moyen pour une famille de transmettre une mémoire collective et de renouer le dialogue. « Je suis fils de pied-noir. Cela fait plaisir de voir l’origine et de voir la transmission du savoir », se réjouit un père de famille, venu avec sa fille. Dans la région Paca, près de 300 000 personnes ont un lien avec les rapatriés algériens.