Neuf enfants de djihadistes ont atterri en France, ce mardi, avec leurs mères respectives, et une grand-mère. Les trois femmes djihadistes ont été interpellées par la DGSI. L’une d’elles est la nièce des frères Clain. Les enfants ont tous été placés auprès de l’Aide Sociale à l’Enfance.
Ils sont neuf. Neuf enfants, âgés de 3 à 13 ans. Ils ont passé tous ensemble plusieurs années sous le califat de Daech, avec leurs parents. Leurs parents se sont connus dans le sud-ouest de la France, dans la nébuleuse islamiste radicale toulousaine, autour des frères Merah et Clain. Cinq des neuf enfants qui ont atterri ce mardi matin à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle sont d’ailleurs des petits-neveux et petites-nièces de Fabien et Jean-Michel Clain, les médiatiques djihadistes qui avaient enregistré la revendication des attentats du 13 novembre 2015.
La nièce des frères Clain de nouveau sur le sol français
Jennifer Clain, 28 ans, est la mère de cinq de ces enfants de retour en France. Jennifer Clain est aussi la nièce de Fabien et Jean-Michel Clain, les frères si redoutés, désormais déclarés morts après une frappe de la coalition, en février dernier, lors de la débâcle de Daech, à Baghouz. C’est cinq mois plus tard, en juillet, que Jennifer Clain a été arrêtée, à la frontière turco-syrienne. Elle était alors activement recherchée par des magistrats antiterroristes français. Quand les soldats turcs l’ont interpellée, elle fuyait la Syrie, avec ses cinq enfants. Quelques semaines plus tôt, son mari et père de ses enfants, Kevin Gonot, avait été condamné à mort en Irak, pour avoir rejoint Daech.
Accueillis sur le tarmac par la DGSI
Quand elle a été interpellée à la frontière turco-syrienne, Jennifer Clain était avec sa belle-mère, Christine Allain, 61 ans. Elle était aussi accompagnée de sa belle-soeur, Maïalen Duhart, épouse du djihadiste Thomas Collange (demi-frère de Kevin Gonot), avec leurs quatre enfants. Ces trois femmes et les neuf enfants avaient immédiatement été placés en centre de rétention, en Turquie, comme à chaque arrestation de famille de djihadistes, depuis des années.
Et comme à chaque arrestation depuis 2014, et la signature d’un protocole avec la France, les djihadistes français sont systématiquement expulsés vers Paris, au bout de quelques semaines. Ainsi, Jennifer Clain et ses cinq enfants, la femme de Thomas Collange et ses quatre enfants, viennent de rentrer en France. La grand-mère, Christine Allain, était elle aussi dans l’avion retour, également visée par un mandat d’arrêt international. Comme à chaque retour de Turquie, la DGSI était à l’aéroport, tôt ce matin, pour les interpeller. Elles ont été placées sous retenue, dans le cadre de leur mandat d’arrêt, et devraient être présentées rapidement à un juge d’instruction antiterroriste, dans le cadre d’une enquête pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Prise en charge des « petits revenants »
Comme à chaque retour de zone de guerre irako-syrienne, les enfants, eux, ont été séparés de leurs mères et confiés par la justice à l’Aide Sociale à l’Enfance. C’est l’ASE de Seine-Saint-Denis qui va s’occuper de ces deux fratries. L’ASE 93 qui prend déjà en charge depuis plusieurs années, d’autres neveux et nièces des frères Clain. Des enfants qui « ne posent aucun problème », selon plusieurs professionnels qui les entourent. Ces enfants, comme tous les « petits revenants » sont extrêmement encadrés, à la fois par des juges, des éducateurs, des psychologues, selon le protocole établi par le gouvernement d’Edouard Philippe (on aimerait beaucoup connaître le nom de tous ces merveilleux éducateurs du 93…..).
Selon les derniers chiffres officiels, plus de 900 djihadistes ont été judiciarisés en France pour avoir rejoint le groupe État islamique. Un tiers d’entre eux, est présumé mort sur place. Un autre tiers, est déjà rentré. Quant aux enfants, emmenés par leurs parents sous le califat de Daech, ils sont désormais plus de 130 à être rentrés. L’écrasante majorité d’entre eux ont moins de cinq ans.
D’autres enfants encore en territoire syrien
Les deux fratries d’enfants de djihadistes qui viennent d’arriver à Roissy ce mardi matin, ont donc été expulsées par les autorités turques. En juin dernier, une autre famille de djihadistes français avait aussi été expulsée de Turquie, avec neuf enfants. Au Kurdistan syrien, en revanche, la politique menée par la France reste très différente. Seuls une quinzaine d’orphelins, ont été rapatriés par la France, en mars puis en juin, ainsi que deux enfants dont la mère djihadiste avait accepté le retour depuis le camp de Roj.
A Roj, al-Hol et Aïn Issa, plusieurs dizaines d’autres enfants français restent « prisonniers des choix de leurs parents » regrettent plusieurs avocats. Parmi eux, maîtres Marie Dosé, Henri Leclerc, Gérard Tcholakian, Martin Pradel, William Bourdon, Vincent Brengarth ne cessent de se mobiliser pour réclamer leur rapatriement. La semaine dernière, maître Dosé a porté plainte contre le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, pour « omission de porter secours« . Ce mardi, la Commission Consultative des Droits de l’Homme, généralement écoutée par le gouvernement, doit se prononcer à son tour sur la situation des enfants dans ces camps. Selon nos informations, elle va demander leur rapatriement, comme l’avait réclamé en juin le Défenseur des Droits Jacques Toubon, au nom de l’égalité entre les enfants français.
NDLR Doucement mais surement, les petits jihadistes, nourris au terrorisme et à l’antisémitisme, sont rapatriés en France, avec leurs mères criminelles, mais « repentantes »…. On nous prend pour des cons !!!
Sophie Parmentier
Ces saloparts ont trahi, qu’ils payent dans les pays ou ils ont foutus le cirque !
Les choses sont plus compliquées que cela.
La France, pour l’instant, est un pays de droit. L’Etat est tenu de veiller à la sauvegarde de ses ressortissants à l’étranger.
On imagine facilement, pour ce qui concerne ces « familles de djihadistes » que les situations sont différentes d’une famille à l’autre. Par exemple, écouter l’émission « Les pieds sur terre » (France culture) où des femmes « djihadistes » racontent leur histoire, certaines sont dans un nuage d’irresponsabilité, mais d’autres se sont rendu compte « qu’elles se sont fait avoir ».
Les procédures de « rapatriement » sont différentes d’un pays à l’autre, le gouvernement ayant préféré, – c’est son droit – , des accords bi-latéraux plutôt qu’un seul mode de transaction.
Ce que deviendront les rejetons, biberonnés à l’ASE, on n’en sait rien. Des fous ou des gens normaux ? Votre voisin, si gentil et si calme, peut aussi vous porter un coup de couteau demain. En tous cas, le coût pour le contribuable de ces rapatriements et de ces éducations est une goutte d’eau et les procédures de déradicalisation n’ont pas donné de résultats mauvais jusqu’ici. Sinon, la presse en aurait fait ses choux gras !