Le 16 septembre, Joséphine Rios Cohen sera honorée à titre posthume à Toulouse,» Juste parmi les Nations», par l’ambassade d’Israël à Paris chargé du Sud de la France.
Le 16 septembre, salle des Illustres, en présence du maire de Toulouse, de son petit-fils Philippe et de sa fille Nicole, Joséphine Rios Cohen sera honorée «Juste parmi les Nations» pour avoir sauvé et aidé durant l’Occupation, Jacqueline, Eveline et Paulette Grossman ainsi que leurs parents, Simon et Ana Grossman. Un titre décerné par le Comité Français pour Yad Vashem à Jérusalem *
Livre mémoire
«Jacqueline Grossman est une amie de ma mère depuis la guerre, explique PhilippeF. Ella a écrit un livre mémoire dans lequel elle raconte comment celle-ci, héroïque, a sauvé sa famille de l’horreur».
Durant l’Occupation, Joséphine (Josie Cohen ou Madame Kirsch) tenait un salon de beauté à Bagnères-de-Luchon. Son premier mari, Simon Cohen avocat était un homme impliqué dans des activités de renseignement juives de haut niveau, en contact certainement avec la résistance. Grâce à ces relations lui et sa femme devinrent des amis proches des parents de Jacqueline.
À l’été 42, cette amitié fut mise à l’épreuve. L’avancée allemande était en marche et les maisons fouillées les unes après les autres. Tout juif trouvé était immédiatement déporté ou fusillé en place publique. Et tous ceux qui les aidaient condamnés au même sort. «Ma grand-mère sans hésiter, élabora un plan pour cacher toute la famille dans le sous-sol de son salon. Pendant ce temps, les nazis fouillaient les maisons». Trois mois plus tard, par sécurité, les enfants quittèrent leurs parents pour une ferme près de Saint-Gaudens, «j’allais à l’école et en bonne catholique, à la messe le dimanche», écrit Jacqueline.
Les enfants vécurent dans cette ferme de septembre à mi-décembre 42. A Noël, ils revinrent chez Josie. «Très vite, on comprit que quelque chose d’important se passait, relate Jacqueline. Effectivement, le lendemain matin, la peur au ventre, nous partîmes en voiture en prenant beaucoup de précautions. Et grâce à un passeur, Jean, nous passâmes la frontière. Nous étions sauvés». À la fin de la guerre, Jacqueline et ses sœurs ont retrouvé leurs parents, réfugiés à Barcelone. Ils récupèrent aussi leurs biens enterrés dans le jardin de Josie. «Quand je sus, après une longue procédure, que ma grand-mère était nommée «Juste parmi les Nations», les larmes me montèrent aux yeux».
*Yad Vashem à Jérusalem est seul habilité à décerner la médaille de « Juste parmi les Nations ». C’est la plus haute distinction civile décernée par l’Etat d’Israël à des personnes ayant mis leur vie en péril pour sauver des Juifs durant l’Occupation.