Si la question de la possibilité de la vie Lune a toujours alimenté les fantasmes, il se pourrait qu’une espèce vivante puisse déjà s’y trouver. Les tardigrades, ces organismes microscopiques aux facultés singulières, auraient visiblement survécu au crash d’une sonde israélienne dans lequel ils étaient contenus.
C’est le 11 avril que la sonde Beresheet, sensé devenir le premier satellite israélien privé à se poser sur la Lune, s’écrasait à cause d’un problème de moteur. A son bord, une cargaison contenant divers objets comme des disques numériques, des dessins d’enfants, de l’ADN humain, des objets appartenant à des rescapés de la Shoah mais aussi un millier de tardigrades.
Nova Spivack, cofondateur de la Fondation Arch Mission et responsable du voyage de la sonde, a fait savoir à l’AFP après l’analyse de la trajectoire du vaisseau spatial et de la composition du dispositif dans lequel les micro-animaux étaient stockés, « que les chances de survie des tardigrades sont extrêmement élevées« .
Organismes quasiment indestructibles
Quasiment indestructibles, les tardigrades sont ainsi capables d’affronter des conditions de vie extrêmes, aussi bien sans nourriture que soumis à des températures allant de 150 à -272 degrés Celsius. Il s’agit là de l’une des espèces animales les plus résistantes au monde que l’on retrouve autant dans des milieux arctiques que dans les profondeurs océaniques.
D’une taille d’environ un millimètre, ces arthropodes à huit pattes également appelés « oursons d’eau », ont la forme de minuscules larves et peuvent résister à des pressions quasi-nulles, comme c’est le cas dans l’espace. Capables de vivre trente ans sans manger ni boire, les tardigrades seraient probablement aptes à survivre après l’être humain en cas de cataclysme naturel.
« Les tardigrades sont parfaits à stocker parce qu’ils sont microscopiques, multicellulaires et qu’ils constituent l’une des formes de vie les plus durables de la planète Terre« , affirme Nova Spivack, précisant que les petites créatures avaient été déshydratées puis « enfermées dans de la colle époxy, et devraient pouvoir être réanimées à l’avenir« .
En état de cryptobiose
Ces organismes sont à même de survivre en se mettant en état de cryptobiose. Cet état se caractérise par une réduction importante du métabolisme pour atteindre un état de stase, résistant à presque tout type de contraintes physiques ou climatiques. Certains êtres vivants sont capables d’atteindre cet état pour protéger leur espèce contre l’éradication, lorsque les conditions de leur milieu de vie deviennent trop extrêmes.
Lorsque ces conditions s’améliorent, ces organismes sont alors susceptibles de se « réactiver« , parfois des dizaines d’années plus tard, ce que l’on appelle la reviviscence. La capsule dans laquelle se trouvaient ces tardigrades a pu être éjectée avant le crash et il est donc plus que probable qu’ils aient survécus à l’impact.
Si leur sort reste toujours incertain, il faudra toutefois de l’eau et de la nourriture, ce qui est loin d’être le cas sur la Lune, pour que cette espèce devienne la première à vraiment coloniser le satellite terrestre.