D’après une information du journal «l’Opinion», le célèbre lieutenant-colonel Alfred Dreyfus, accusé à tort de trahison au profit de l’Allemagne à la fin du XIXe siècle avant d’être innocenté, pourrait être nommé général à titre posthume.
C’est un discours, prononcé dimanche 21 juillet par la ministre des Armées, qui a ouvert la porte à cette éventualité, affirme Jean-Dominique Merchet, correspondant diplomatique et défense du journal, et auteur du blog de référence «Secret Défense».
Le véritable courage, c’est celui de la vérité. 120 ans après le procès de Rennes, les Armées doivent regarder leur histoire en face. Il est encore temps que les Armées redonnent à Alfred Dreyfus tout l’honneur et toutes les années qu’on lui a ôtés. J’y veillerai personnellement. pic.twitter.com/4bdwrdTMVM
— Florence Parly (@florence_parly) July 21, 2019
Il rapporte que Florence Parly, s’exprimant lors de la commémoration de la rafle du Vél’d’Hiv, a ainsi évoqué le cas d’Alfred Dreyfus injustement accusé et envoyé au bagne.
Mieux vaut tard que jamais….
«120 ans plus tard, il est encore temps que les armées redonnent à Alfred Dreyfus tout l’honneur et toutes les années qu’on lui a ôtés. Et j’y veillerai personnellement. Il y a les cicatrices que l’on peut apaiser… »
Dreyfus pourrait être nommé général. Pour @florence_parly « il est encore temps que les Armées redonnent àDreyfus tout l’honneur et toutes les années qu’on lui a ôtés » https://t.co/yp0hyipY45
— jean-do merchet (@jdomerchet) July 22, 2019
Selon «l’Opinion», c’est précisément cette phrase qui ouvre la voie à une nomination posthume à cette affaire, vieille depuis plus d’un siècle, et qui sur fond d’antisémitisme, a profondément divisé la société française de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle.
De confession juive, Alfred Dreyfus a été indûment accusé en 1894 d’avoir livré des documents confidentiels aux Allemands. Ce qui lui vaudra d’être injustement condamné à la perpétuité et déporté sur le terrible bagne de l’île du Diable en Guyane.
#Dreyfus Il a fallu attendre le 7 septembre 1995 pour que l’armée de terre reconnaisse officiellement que l’affaire Dreyfus était une « conspiration » contre un « innocent », selon le chef du service historique de l’armée de terre via @Lopinion_fr https://t.co/VzowcIHemM
— jean-do merchet (@jdomerchet) July 22, 2019
Une carrière injustement stoppée
Innocenté en 1906, l’officier parviendra toutefois à réintégrer l’armée. Mais, ses années de prison, qui ont mis un coup d’arrêt à sa carrière militaire, ne sont pas prises en compte. Dans ce contexte, il ne peut donc plus prétendre au grade d’officier général.