Une œuvre du peintre français Paul Signac a été rendue à une descendante de son propriétaire Gaston Prosper Lévy, spolié par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’Allemagne a annoncé, mercredi, la remise d’une œuvre du peintre français Paul Signac à une descendante de son propriétaire, un agent immobilier français et juif, Gaston Prosper Lévy, spolié par les nazis. La toile, Quai de Clichy. Temps Gris (opus 156), faisait partie des centaines d’œuvres du collectionneur d’art germano-autrichien Cornelius Gurlitt, décédé en 2014. Son père, Hildebrand, avait été chargé par les nazis de vendre des œuvres volées aux juifs ou confisquées pour « décadence ».
« Un nombre incalculable de marchands ou de collectionneurs d’art, juifs pour la plupart, comme Gaston Prosper Lévy, ont été persécutés, volés ou spoliés par les nazis […], c’est ce mal qu’on veut réparer », a déclaré la ministre allemande de la Culture, Monika Grütters, dans un communiqué annonçant la remise du tableau. À sa mort, Cornelius Gurlitt a désigné le musée des Beaux-Arts de Berne comme l’héritier de sa collection, mais cinq cents pièces à l’origine litigieuse sont conservées en Allemagne.
Une traçabilité compliquée
Les restitutions sont compliquées par la difficulté de retracer l’histoire des pièces et la prescription de 30 ans au-delà de laquelle la propriété d’une œuvre d’art ne peut plus être contestée en Allemagne. Au cas par cas, des œuvres pillées sont toutefois rendues. Dernier en date, le tableau du peintre français Thomas Couture intitulé « Portrait de jeune femme assise » a été restitué en janvier à la famille de l’ancien ministre français de confession juive Georges Mandel.