La ville des Yvelines a baptisé une allée du nom de Jonathan Sandler, tué par le terroriste Merah, en mars 2012 à Toulouse.
C’est avec émotion que les élus du Chesnay-Rocquencourt et les proches de la famille Sandler ont inauguré, ce mardi soir, une plaque donnant le nom de Jonathan Sandler à une allée piétonne de la ville, située à proximité de la bibliothèque et de la rue Caruel-de-Saint-Martin. Un moyen de rendre hommage à cet homme de 30 ans, mort le 19 mars 2012, avec ses enfants Arié et Gabriel, sous les balles du terroriste Mohamed Merah devant l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse (Haute-Garonne).
« Nous sommes là pour la famille Sandler. Ce qu’ils ont vécu a nécessité du temps pour trouver un peu de sérénité. C’est un honneur que nous devons à ses parents et à Jonathan qui aurait aimé être là » a souligné Philippe Brillault, le maire LR de la ville. C’est en effet au Chesnay que cette famille a vécu durant les années 1980.
« Notre communauté a ressenti une douleur très forte après cet attentat. Aujourd’hui encore, on tue des Juifs. L’antisémitisme renaît et les valeurs de la démocratie sont en danger », a soufflé Anita Mazor, consule générale d’Israël en France, précisant qu’une aire de jeux de Jérusalem porte aussi le nom de Jonathan Sandler.
L’infatigable Samuel Sandler, le père de Jonathan, a rappelé de son côté que son fils avait « donné sa vie » pour sauver l’école toulousaine d’un « massacre effroyable ».
Marylin Buisson a été l’institutrice de Jonathan : « c’était un enfant réservé mais très joyeux »
Marilyn Buisson, la directrice de l’école Maryse Bastié du Chesnay-Rocquencourt, située tout au bout de l’allée Jonathan-Sandler, a suivi de près cet hommage, très émue. Dans les années 1980, elle a été la maîtresse d’école de Jonathan. « Son premier contact avec l’école s’est déroulé dans ma classe de grande section. Jonathan était un enfant réservé, mais très studieux », se souvient l’enseignante.
Marylin se remémore aussi de l’accueil réservé à la famille Sandler qui arrivait de Bordeaux (Gironde). « Nous avons été tout de suite proches avec Samuel et Myriam (NDLR : les parents de Jonathan). Jennifer, la sœur de Jonathan, est même devenue rapidement la meilleure copine de ma fille », dit-elle.
Dans sa classe, elle s’occupe de cet enfant qui passe toujours son temps dans le coin bibliothèque, un livre à la main. « J’en ai parlé avec Eva (NDLR : sa veuve) qui a plaisanté sur le sujet. Sur les photos, il apparaissait toujours avec un livre. C’était un peu sa marque de fabrique », reprend Marylin.