Le 18 juin dernier, l’association Kokopelli a eu les honneurs de « Cash Investigation ». Aucune mention n’aura été faite du complotisme et de l’antisémitisme qui caractérisent plusieurs des propos de son fondateur, Dominique Guillet.
Mardi 18 juin, France 2 a diffusé une enquête du magazine « Cash Investigation » intitulée « Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes ». Une séquence de deux minutes mettait à l’honneur Kokopelli. Sous ce nom, une association fondée il y a vingt ans et militant pour la vente libre de semences bio et reproductibles. Selon l’émission présentée par Elise Lucet, Kokopelli « tente de résister aux industriels en commercialisant et en distribuant des semences paysannes, c’est-à-dire libres de droits, non répertoriées dans le catalogue officiel ». Affichant aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de plusieurs millions d’euros, l’association, nous dit-on, « revendique un rôle de résistance afin de préserver le “bien commun”, c’est-à-dire celui que la “nature nous a tous donné” ».
Cette soudaine exposition médiatique, qui a provoqué une explosion des connexions vers le site internet de Kokopelli le soir de l’émission, mérite pourtant qu’on s’y arrête. Car la philosophie qui sous-tend la démarche de Kokopelli pose indubitablement question. Une future enquête pour « Cash Investigation » ?
Engagés « aux cotés des défenseurs des médecines traditionnelles », les membres de Kokopelli entendent incarner « un contre-pouvoir […] au cartel pharmaceutique [qui] impose […] depuis trop longtemps, une médecine coûteuse, toxique, polluante et souvent dangereuse, avec comme unique et abject objectif, au dépit total de la santé publique, de générer des montagnes de profits ». Selon eux, « qui contrôle les semences et les plantes médicinales contrôle les peuples ».
Kokopelli est une « association familiale » selon les termes de son président actuel, Ananda Guillet. Ce dernier a pris les rênes de la structure l’année dernière, succédant à son père, Dominique Guillet, lequel fut, avec son épouse Sofy, à l’origine de la création de l’association en 1999. La raison d’une telle mise en retrait est donnée par le site de l’association où l’on apprend qu’« afin de pouvoir libérer sa parole et ses actions sans engager Kokopelli, voire même afin de protéger Kokopelli — car certains rideaux de fumée qu’il fait tomber cachent des sujets plus que brûlants — [Dominique Guillet] a pris la décision de quitter la présidence et le Conseil d’Administration. »
Le site de Kokopelli précise que, sous la signature de son diminutif « Xochi » (« son prénom de guerrier Gaïen »), Dominique Guillet poursuit sa mission de « lanceur d’alerte » à temps plein à travers des articles qui « résonnent comme des tambours dans l’esprit du lecteur attentif qui n’a pas peur de remettre en question les croyances établies ». Le lieu de cette résistance ? Le blog personnel de Dominique Guillet, Xochipelli, sous titré « Libération des Neurognostiques Sérotoninergiques de la Biosphère Gaïenne » (sic). Toujours extrêmement élogieux à l’égard du père fondateur, le site de l’association Kokopelli souligne que « Xochi » fournit des « enquêtes, toujours parfaitement sourcées, allient détails scientifiques ou techniques, faits politiques ou sociaux et combats militants – donnant, ainsi, un sens réel au travail quotidien de Kokopelli ».
L’une des pages Facebook de l’association, « Kokopelli semences », promeut en outre régulièrement les textes de Dominique Guillet, au style et aux idées facilement reconnaissables. Or, comme l’a souligné Géraldine Woessner, journaliste à Europe 1, trois jours après la diffusion de l’émission, « les écrits délirants [de Dominique Guillet] donnent le vertige » :
Mardi 18 juin, France 2 a diffusé une enquête du magazine « Cash Investigation » intitulée « Multinationales : hold-up sur nos fruits et légumes ». Une séquence de deux minutes mettait à l’honneur Kokopelli. Sous ce nom, une association fondée il y a vingt ans et militant pour la vente libre de semences bio et reproductibles. Selon l’émission présentée par Elise Lucet, Kokopelli « tente de résister aux industriels en commercialisant et en distribuant des semences paysannes, c’est-à-dire libres de droits, non répertoriées dans le catalogue officiel ». Affichant aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de plusieurs millions d’euros, l’association, nous dit-on, « revendique un rôle de résistance afin de préserver le “bien commun”, c’est-à-dire celui que la “nature nous a tous donné” ».
Cette soudaine exposition médiatique, qui a provoqué une explosion des connexions vers le site internet de Kokopelli le soir de l’émission, mérite pourtant qu’on s’y arrête. Car la philosophie qui sous-tend la démarche de Kokopelli pose indubitablement question. Une future enquête pour « Cash Investigation » ?
Engagés « aux cotés des défenseurs des médecines traditionnelles », les membres de Kokopelli entendent incarner « un contre-pouvoir […] au cartel pharmaceutique [qui] impose […] depuis trop longtemps, une médecine coûteuse, toxique, polluante et souvent dangereuse, avec comme unique et abject objectif, au dépit total de la santé publique, de générer des montagnes de profits ». Selon eux, « qui contrôle les semences et les plantes médicinales contrôle les peuples ».
Kokopelli est une « association familiale » selon les termes de son président actuel, Ananda Guillet. Ce dernier a pris les rênes de la structure l’année dernière, succédant à son père, Dominique Guillet, lequel fut, avec son épouse Sofy, à l’origine de la création de l’association en 1999. La raison d’une telle mise en retrait est donnée par le site de l’association où l’on apprend qu’« afin de pouvoir libérer sa parole et ses actions sans engager Kokopelli, voire même afin de protéger Kokopelli — car certains rideaux de fumée qu’il fait tomber cachent des sujets plus que brûlants — [Dominique Guillet] a pris la décision de quitter la présidence et le Conseil d’Administration. »
Le site de Kokopelli précise que, sous la signature de son diminutif « Xochi » (« son prénom de guerrier Gaïen »), Dominique Guillet poursuit sa mission de « lanceur d’alerte » à temps plein à travers des articles qui « résonnent comme des tambours dans l’esprit du lecteur attentif qui n’a pas peur de remettre en question les croyances établies ». Le lieu de cette résistance ? Le blog personnel de Dominique Guillet, Xochipelli, sous titré « Libération des Neurognostiques Sérotoninergiques de la Biosphère Gaïenne » (sic). Toujours extrêmement élogieux à l’égard du père fondateur, le site de l’association Kokopelli souligne que « Xochi » fournit des « enquêtes, toujours parfaitement sourcées, allient détails scientifiques ou techniques, faits politiques ou sociaux et combats militants – donnant, ainsi, un sens réel au travail quotidien de Kokopelli ».
L’une des pages Facebook de l’association, « Kokopelli semences », promeut en outre régulièrement les textes de Dominique Guillet, au style et aux idées facilement reconnaissables. Or, comme l’a souligné Géraldine Woessner, journaliste à Europe 1, trois jours après la diffusion de l’émission, « les écrits délirants [de Dominique Guillet] donnent le vertige » :
Dieu qu’elle est sympathique, cette association #Kokopelli dont le service public fait la promotion! Conspirationiste, climatisceptique, furieusement anti-vaccins... Un petit tour sur les écrits délirants de son fondateur donne proprement le vertige ⬇️ https://t.co/haYdwzpcp3
— Géraldine Woessner (@GeWoessner) 21 juin 2019
De fait, dans un texte publié sur son blog le 31 décembre 2018 sous le titre « Au Festival des Quenelles de l’Humour: Macron dégage !!! », Dominique « Xochi » Guillet écrit :
« C’est à Dieudonné M’bala-M’bala que je dédie, bien sûr, ce pamphlet de Quenelles de Gueux. Tout d’abord, au titre de la libre expression car cet artiste a été persécuté, durant de trop nombreuses années, par les Autorités Israéliennes de la France et par toutes les serpillères en charge de la Ripoublique. »
S’ensuit une litanie d’accusations contre Emmanuel Macron qui tenterait :
« de nous envoûter et de nous ensorceler
Dans nos vies et dans nos talents
Sur le bois mort et dans nos psychés
Afin de nous empoisonner et de nous viroser
Du syndrome de la Poupée de Vaudou Juif.
Pour tous les Goyim, sous les griffes du CRIF:
JéhoVaccinal! Deus ex Vachina! Oh, la Vache.
Pour transformer la France en Camp de Vaccination
Variola Vaccina: l’apothéose de la Vachination
En Marque, En Marque vers la Grande Hommelette Finale ».
Dans un billet plus récent, daté des « 11/14 mars de l’An 01 des Gilets Jaunes », ce pourfendeur de la « Pharmacratie » et de « la caste agonisante du Judéo-Bolchévisme » (ce sont ses propres mots), s’en prend en ces termes à l’une des figures les plus haïes de la complosphère antijuive, le philosophe Bernard-Henri Lévy :
« Il n’est pas étonnant que BH Lévy soit mal dans son assiette, livide et échevelé, sur les assiettes à miettes pour Gueux, des télévisions d’Etat et d’Israël, qui manipulent le public des Goyim à la fourchée. N’est-il pas fascinant que les philosophes Sionistes militaristes – qui nous empêchent de vivre en paix en tentant de nous imposer leur Europe des Banksters Vaccinalistes – sont ceux-là mêmes qui empoisonnent les Peuples d’Europa, depuis deux millénaires, d’une idéologie pernicieuse […] ? »
A deux reprises, en février puis mars 2019, le « site d’infos anticapitaliste, antiautoritaire et révolutionnaire » Paris-luttes.info a levé le voile sur les divagations antisémites et complotistes qui parsèment le blog du fondateur de Kokopelli. Un an plus tôt, dans un article très documenté publié sur le blog qu’il tient sur Mediapart (« La faucille et le labo »), Yann Kindo a recensé les nombreuses critiques à l’encontre des pratiques de Kokopelli, ainsi que sur les procès perdus par l’association. En juin 2018, Kokopelli s’était également fait remarquer en invitant comme conférencier sur « l’alimentation biologique » le professeur anti-IVG et anti-vaccination Henri Joyeux, ce qui avait déclenché une levée de boucliers et l’organisation d’une manifestation devant la salle où était programmée la conférence. Tout se passe pourtant comme si les journalistes de « Cash Investigation » avaient choisi d’ignorer totalement cette masse de documents, accessibles en quelques clics.
Pourquoi ?
Source conspiracywatch