Jean-Christophe Gavarin a été condamné à un an de prison ferme. Mardi, il a asséné deux coups de poing à un surveillant de prison, alors qu’il devait être libéré le lendemain après avoir purgé plus de 10 ans de détention pour son implication dans le gang des barbares.
« Ce monsieur est une énigme pour le représentant du ministère public que je suis ». Face au procureur, dans le box vitré des prévenus, se tient un jeune homme d’une trentaine d’années, l’air absent. « Il me fait penser à l’étranger de Camus, poursuit Guillaume Bermond. Sa vie défile devant lui et il ne fait rien. On ne sait même pas s’il est vraiment présent à son procès. »
Tee-shirt blanc déchiré et regard dans le vague, cet « étranger », jugé ce jeudi pour l’agression d’un surveillant à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, est pourtant bien connu du monde judiciaire. Jean-Christophe Gavarin était un membre du gang des barbares conduit par Youssouf Fofana. « Il est le deuxième dans la hiérarchie de l’organisation », précise une source judiciaire. Ce groupe d’une vingtaine de personnes avait en 2006 enlevé, séquestré, torturé et tué Ilan Halimi, en raison de son appartenance à la communauté juive. Mineur au moment des faits, Jean-Christophe Gavarin avait, à l’époque, écopé de 15 ans de réclusion criminelle.
Pas de télévision dans sa cellule
Ce jeudi, le trentenaire comparaissait devant le tribunal de grande instance d’Evry-Courcouronnes pour avoir asséné deux coups de poing à un surveillant de la prison de Fleury-Mérogis, où il était incarcéré. Des faits pour lesquels il a été reconnu coupable ce jeudi et condamné à 12 mois de prison ferme. Il a été maintenu en détention. Il a par ailleurs refusé d’être défendu par un avocat.
Mardi soir, il s’apprête à passer sa dernière nuit en prison après plus de 10 ans de détention, quand deux surveillants se présentent pour lui distribuer son repas du soir. Le détenu se plaint de ne pas avoir de télévision. « Mon client lui a répondu que ce n’était pas lui qui s’occupait de ça et qu’il verrait ça le lendemain matin », rappelle maître Sandra Kayem, l’avocate du gardien. Jean-Christophe Gavarin décoche alors deux coups de poing au surveillant, qui s’en tire avec 4 jours d’incapacité totale de travail. « On a l’impression qu’il a tout fait tout pour ne pas sortir de prison », commente Sandra Kayem.
Le procureur a requis 15 mois de prison. Menottes aux mains, Jean-Christophe Gavarin est, lui, reparti comme il est arrivé. Le regard ailleurs… et sans dire un mot.