Eviation, une start-up israélienne, a mis au point un appareil de 9 places d’une autonomie de 1 000 km. La compagnie régionale américaine Cape Air devrait être la première à l’exploiter.
«Nous voulons changer le monde du transport.» Omer Bar Yohay le jeune directeur général de Eviation, une start-up créée à Tel-Aviv en 2015, a présenté ce mardi matin, au salon aéronautique du Bourget, Alice un appareil de 9 places à propulsion entièrement électrique et d’une autonomie de 1 000 km. Et l’avion, qui vole à une vitesse de croisière de 520 km/h, a enregistré sa première commande, de la part la compagnie américaine régionale Cape Air. Une commande «à deux chiffres» selon les mots du dirigeant d’Eviation.
Le modèle exposé au Bourget a attiré les regards de bon nombre de visiteurs qui arpentent les allées du salon. Le look de l’appareil est effectivement assez étonnant. Il est doté de trois hélices toutes tournées vers l’arrière de l’appareil. Construit en fibre de carbone, grâce à la technologie d’une entreprise française, Multiplast, il devrait séduire les compagnies aériennes du fait de son faible coût d’exploitation annoncé à 200 dollars de l’heure. Le prix de vente annoncé est également «light» puisqu’il débute à 4 millions de dollars (3,6 millions d’euros).
En attente de certification
Le projet n’est cependant qu’au début de son parcours, puisqu’il doit maintenant obtenir la certification des autorités américaines et européennes pour avoir le droit de voler. Ce qui suppose encore plusieurs mois de tests. La propulsion électrique est un concept nouveau pour les services chargés de délivrer un agrément. L’avion affiche une masse de 6,5 tonnes au décollage et emporte une série de batteries qui représentent 60% du poids total. Selon les données fournies par le constructeur chaque heure de vol nécessite trente minutes de recharge.
Eviation joue la carte de l’innovation dans le monde de l’aéronautique. «Il ne s’agit pas de la version électrifiée d’un avion classique», détaille Omer Bar Yohay, «cet appareil a été conçu pour être électrique». Alice vise désormais les dessertes entre villes secondaires notamment aux Etats-Unis où le transport ferroviaire n’est pas particulièrement développé. En pleine ambiance «flyshaming» (honte de voler), il pourrait par son absence d’émissions de CO2 représenter un début d’alternative au transport routier que ce soit en voiture particulière ou en bus. Le projet a en tout cas déjà attiré l’attention d’un investisseur néo-zélandais, installé à Singapour. En début d’année, Richard Chandler, propriétaire du fonds d’investissement Clermont group, a signé un chèque de 76 millions de dollars pour devenir l’actionnaire majoritaire d’Eviation.