Le corps sans vie de Charbel el-Akh a été rapatrié d’Israël au Liban en décembre dernier. Son fils, qui a effectué les formalités, devrait comparaître en septembre prochain devant le Tribunal militaire.
Youssef Charbel el-Akh, 36 ans, originaire de Aïn Ebel, village exclusivement chrétien de la bande frontalière, devrait comparaître en septembre prochain devant le Tribunal militaire pour « contact avec l’ennemi ». C’est qu’il a contacté sa propre famille qui vit depuis 19 ans à Nahariya, dans le nord d’Israël, en décembre dernier pour rapatrier le corps de son père, mort dans un accident de la route en Galilée, via le passage de Ras Naqoura.
Youssef el-Akh ne comprend pas pourquoi un mandat d’amener a été délivré à son encontre, ou pourquoi il a été interrogé par les militaires ou pourquoi encore il devrait se justifier devant le Tribunal militaire. « J’avais bien prévenu les autorités comme il se doit du rapatriement du corps de mon père au Liban. J’ai effectué en toute légalité les formalités nécessaires pour respecter la dernière volonté de mon père, qui a voulu être enterré au Liban », dit-il.
La famille quitte le Liban en 2000
Youssef el-Akh avait 17 ans en mai 2000. Sa famille et celle de son oncle paternel décident de partir en Israël avec le départ des troupes de l’État hébreu. Son père, âgé à l’époque de 48 ans, travaillait dans les rangs de l’Armée du Liban-Sud. « J’ai deux sœurs et un frère. Tous les trois sont plus jeunes que moi. Ils ont été scolarisés tout de suite en Israël, alors que moi j’étais à la fin de ma scolarité au Liban. Je devais passer mon bac. J’ai raté la première session mais je suis rentré en juillet 2000 au pays et j’ai réussi lors de la deuxième session de septembre.
J’ai habité chez mes grands-parents paternels à Aïn Ebel. En 2006, ils sont morts tous les deux dans un intervalle d’une semaine. Mes sœurs se sont mariés en Israël, avec des hommes issus comme nous de familles libanaises exilées en Terre sainte, l’un est originaire de Kleya et l’autre de Rmeich (villages maronites de la bande frontalière). Mon frère a fait des études de médecine. Il exerce dans un hôpital à Tel-Aviv », raconte-t-il.
« Ma mère à 400 mètres de moi »
Si Youssef el-Akh témoigne à visage découvert, c’est parce que les autorités libanaises sont au courant de sa situation, et c’est un peu aussi parce qu’il a perdu son père sans jamais avoir la chance de le serrer une dernière fois dans ses bras. Il enchaîne : « Mon père a été victime d’un accident de la route en novembre dernier, il est resté un mois dans le coma à l’hôpital. Quand il est mort, nous avons respecté sa volonté de rapatrier son corps au Liban et nous avons effectué toutes les formalités avec les autorités libanaises et la Croix-Rouge internationale. En attendant l’ambulance qui transportait son corps, j’ai vu ma mère de l’autre côté de la frontière. Elle était peut-être à 400 mètres de moi. Je ne pouvais pas lui parler ou tenir sa main pour la réconforter. Une fois le corps de mon père arrivé à la frontière libanaise, le cercueil a été ouvert pour une dernière vérification d’identité. J’ai vu mon père. Je lui ai tenu la main, j’aurai voulu le serrer dans mes bras, mais son corps était froid comme la glace. C’était tout simplement un mort dans un cercueil. Il était âgé de 67 ans. Quand il avait quitté le Liban, c’était un homme vigoureux et en bonne santé âgé de 48 ans. »
Pourquoi ce procès ?
Sans doute fait-on payer à Youssef la décision de son père de quitter le Liban qui était à la merci des musulmans et devenait peu intéressant pour les chrétiens…. Une famille qui quitte volontairement le Liban pour s’installer en Israël, ça ne le fait pas. Un frère qui réussi brillamment des études de médecine et exerce dans un hôpital israélien, ce n’est pas non plus formidable.
Le procès intenté à Youssef est juste une punition : il est allé voir l’herbe, très verte, du jardin voisin…..
J espere sincerement que cet homme aura guain de cause cette Famille est deja dans la douleur laissez le faire ou refaire sa vie