Rien ne va plus dans la communauté de la synagogue Copernic. Du fait de l’action d’une association opposée à la refonte du lieu de culte, l’union libérale Israélite de France (ULIF) se retrouve devant le tribunal de grande instance ce mardi.
Eva Heine-Kunze et Leo Heinquet, la présidente et le vice président de l’association pour la protection du patrimoine de la synagogue Copernic (APPC) ne désarment pas devant le projet de refonte totale de la synagogue, lieu historique du XVIe arrondissement qui a subi, en 1980 un grave attentat causant la mort de quatre personnes.
« Pour nous, l’association l’union libérale Israélite de France (ULIF) qui gère la synagogue édifiée en 1927 veut tout simplement détruire notre lieu de culte, anéantir cet héritage avec ses décors arts déco, expliquent Eva Heine-Kunze et Leo Heinquet. Ils veulent ignorer la charge mémorielle dont témoignent ces pierres et cette verrière pour créer à la place un centre cultuel plus moderne, plus vaste et commercialement plus rentable ».
Une pétition avec plusieurs milliers de signatures
Après la mobilisation sur leur page Facebook (qui compte plus de 3 000 amis), la pétition qui rassemble plusieurs milliers de signatures, et après les tracts dans le quartier, c’est devant le tribunal de grande instance, porte de Clichy (XVIIe) que leur association mène leur communauté ce mardi après-midi.
« Nous voulons faire annuler la délibération de l’assemblée générale du 20 mars 2018 qui a entériné ce projet », lancent les deux associatifs, 75 ans tous les deux et mariés dans la vie civile. Pour eux, comme pour leur avocat, Colas Amblard les informations données lors de cette assemblée n’auraient pas été correctes, parlant « d’agrandissement et de mises aux normes » et jamais de « démolition ». Bien qu’un huissier ait enregistré le vote favorable à plus de 80 % pour ce projet étudié depuis plus de quatre ans et proposé par les architectes de grande renommée Valode et Pistre, ils ne baissent pas les bras.
« Un problème générationnel »
Maître Aurélie Carlier, défenseur de l’ULIF, reste sereine. « La direction régionale des affaires culturelles (DRAC), elle-même a refusé de classer le lieu, estimant qu’il n’y a pas suffisamment d’intérêt architectural et patrimonial au site actuel… Tout s’est fait dans les règles », assure l’avocate. « Nous avons été très très patients avec eux. Mais nous ne pouvons pas accepter toutes leurs attaques », réplique Bernard Daltroff, vice-président de ULIF.
La synagogue va aussi attaquer
Après cette première convocation devant le TGI, une seconde devrait être programmée. Cette fois-ci c’est la synagogue qui attaquera le couple pour « dénigrement public ». Entre-temps, ils auront été convoqués pour être radiés de l’association.
« Cela fait 26 ans que nous sommes liés à cette synagogue. Si nous étions radiés, nous serions très tristes », souligne le couple très respectable qui avoue à demi-mot qu’il y a là « sous doute un problème générationnel ».
Affligeant de constater qu’une association soit disante loi 1901 puisse condamner des adhérents sur le motif de dénigrement public. Dans une association « normale » chaque adhérent à le droit d’être d’accord ou de ne pas l’être. Mais cela ne justifie pas des propos disproportionnés du genre « nous ne pouvons pas accepter toutes leurs attaques.. Messieurs de l’ULIF ou commence la démocratie…chez vous dès qu’un adhérent ne partage pas la ligne des dirigeants ont les virent. Bravo. Je ne rentrerais pas dans le processus d’excommunication qui n’a rien à voir dans une association loi 1901 basé sur les principes de la république laïque. Vous vous croyez ou !!! vous vous prenez pour qui !!! Celui qui dit la vérité sera exécuté.