Abdel Benzaïr va présenter son nouveau documentaire à la Fabrique des Savoirs d’Elbeuf, Convoi 59. Il raconte l’histoire de cinq déportés juifs elbeuviens oubliés.
Abdel Benzaïr, du Pays d’Elbeuf, vient de terminer son quatrième documentaire : Convoi 59. Et une nouvelle fois, il s’est penché sur son sujet de prédilection : la communauté juive dans la Seconde Guerre mondiale.
« Lors d’une projection, en 2017 au Grand Mercure, on m’a invité à une cérémonie pour l’inauguration d’une stèle concernant cinq juifs d’Elbeuf déportés qui avaient été oubliés. J’ai tout de suite vu un sujet », se souvient-il. « Une stèle était déjà posée dans le carré juif du cimetière d’Elbeuf. Avec 25 noms. Il en manquait cinq. Ils n’ont jamais été répertoriés. Ils ont été raflés après tous les juifs d’Elbeuf »
Durant 35 minutes, c’est cette histoire, ce drame, qu’il raconte. Après trois mois de tournage et des interviews d’historiens, de professeurs, il va pouvoir présenter le fruit de son travail à la Fabrique des Savoirs. Pour les besoins des documentaires et du récit, Abdel Benzaïr a, par exemple, retrouvé le marbrier qui a gravé la stèle.
L’harmonie entre les peuples
Dans ce court-métrage, il raconte les épreuves traversées par les familles de Nicolas (52 ans), Lilly (43 ans) et Jean (16 ans) Katzburg, André Apple (35 ans) et Nathan Levy (80 ans). « Ces cinq personnes ont été dénoncées. Elles ont été envoyées au camp de Drancy. Elles sont restées là-bas sept mois. Puis le convoi numéro 59 les a envoyées à Auschwitz. »
Pour la quatrième fois, Abdel Benzaïr raconte à travers ses images son attachement à la communauté juive. « C’est un peuple qui m’intéresse. Je viens du Maroc, et quand j’étais petit, les juifs et les musulmans vivaient très bien ensemble. Mais quand on regarde, on voit que c’est deux religions très proches. Il y a les mêmes fêtes de mariage, les traditions, les décès… Ils travaillaient ensemble. C’est ça qui m’intéresse : l’harmonie entre les deux peuples. »
Un autre projet en préparation
Le documentaire n’est pas encore diffusé, qu’Abdel Benzaïr termine déjà un autre projet. Cette fois-ci il s’agit d’un documentaire de 70 min, « quasiment entièrement tourné au Maroc ». Le sujet ? « Pourquoi la communauté juive a quitté le Maroc durant l’après-guerre », résume-t-il. « Je vais d’ailleurs peut-être m’arrêter après celui-là », sourit-il. « Enfin, on ne sait jamais, j’aime tellement réaliser des documentaires… »
Pratique. Le documentaire sera projeté vendredi 3 mai, dans l’amphithéâtre de la Fabrique des Savoirs, à 19 h 30.