La Maison de RACHI, à TROYES, accueille les filles de RACHI du 16 au 19 Juin 2019, 1er congrès mondial réunissant les voix des femmes dans le judaïsme.
Cet événement, inspiré par RACHI, aura lieu dans la maison qui porte son nom.
Il comporte des ateliers d’étude sur la Bible, le Midrach, la Halakha, le Talmud, la spiritualité ainsi que des conférences autour de la question « Les femmes doivent-elles désobéir pour être leaders ? »
Programme et Inscriptions
La vie de Rachi
Rabbi Shlomo Its’haqi – Rabbi Salomon fils d’Isaac – , plus connu sous son acronyme Rachi, est né à Troyes en 1040.
Rachi reçoit les meilleurs enseignements rabbiniques lors d’un séjour de plusieurs années en Rhénanie, à Worms et à Mayence, qui fut déterminant dans sa carrière spirituelle. De retour à Troyes, il crée une maison d’études juives de grande renommée. De son vivant, son enseignement sera connu dans tout le monde ashkénaze.
Le commentateur espagnol Ibn Ezra le surnommera le « Parshandata », mot araméen signifiant « commentateur par excellence de la Torah », qualité qui lui est encore attribuée aujourd’hui. Le Grand Rabbin René-Samuel Sirat explique que Rachi a développé le premier une méthode de lecture exégétique très moderne qui marquera durablement l’interprétation rabbinique. Depuis l’invention de l’imprimerie, le texte de Rachi a constamment été publié avec son commentaire, indispensable à l’intelligence du texte.
Ses gendres et petits-fils ont maintenu son enseignement en créant l’école des Tossafistes, terme provenant du mot hébreu « tossfot » signifiant « rajouts ». Ils continuèrent l’œuvre de leur maître en y ajoutant leurs propres commentaires.
Ainsi, comme l’affirme le Rabbin Claude Sultan, Rachi reste toujours pérenne : il est le plus actuel des commentateurs de la Bible. Dès le XIIe siècle, ses commentaires vont d’ailleurs se répandre également dans les commentaires chrétiens. Nicolas de Lyre cite par exemple Rachi à de nombreuses reprises dans ses propres commentaires de la Bible. Le renouveau des études hébraïques au XVIe siècle permet la publication et la traduction au latin de plusieurs commentaires de Rachi.
Rachi a introduit la langue française dans son commentaire. Grâce à lui, il est possible de dater un mot de notre langue. L’accès à cette richesse est considérable si l’on considère que cette époque ne retient pas d’écrits en langues vernaculaires. Les « la’azim » ou gloses de Rachi, mots français écrits en hébreu pour faciliter la compréhension des disciples, constituent un véritable trésor de la langue française du XIe siècle.
En revanche, Rachi n’est pas l’inventeur de l’écriture qui porte son nom : le « Ktav Rachi » est un style d’écriture italien bien antérieur à Rachi.
Rachi symbolise une certaine manière d’être juif en France : intégré dans la ville, conseillant les gens, juifs comme chrétiens, fréquentant la Cour des Comtes de Champagne… Il est un modèle du judaïsme en diaspora. Les « responsa » – questions et réponses à ses disciples – qui figurent dans son œuvre, reflètent la vie communautaire juive de l’époque et constituent une source historique importante sur la vie du XIe siècle en Champagne.
Aujourd’hui, Rachi connaît toujours cette aura extraordinaire dans le monde juif, où il est étudié par les communautés du monde entier, et par les enfants, dès l’âge de cinq ans.