Jusqu’au 3 novembre, le Mémorial de la Shoah présente une exposition intitulée « Le marché de l’art sous l’occupation ». Et a reconstitué une des salles des ventes de Drouot.
Le musée sur l‘Holocauste épingle notamment la célèbre salle des ventes parisienne, mettant en lumière le business auquel se livrèrent les commissaires-priseurs pendant la guerre. Drouot a en effet vendu à tour de bras des œuvres appartenant aux familles juives persécutées par la législation d’exception des ordonnances allemandes et des lois de Vichy. Sont également exposés des documents d’époque glaçants comme cette affiche interdisant aux Juifs l’accès à la salle des ventes « d’une manière absolue ».
«Il faut affronter les choses»
En 1942, détaille Emmanuelle Polack, la commissaire de l’exposition (*), « il y a eu deux millions d’objets qui ont transité par Drouot ». Entre 1939 et 1944, les ventes ont été multipliées par quatre. Alexandre Giquello, l’actuel président de Drouot, se défend sans détour. « Il faut affronter les choses, ne rien oublier et assumer. »
C’est d’ailleurs Drouot qui a prêté l’original de l’affiche antisémite au Mémorial, ce que salue Emmanuelle Polack. Alexandre Giquello rappelle que cette affiche « émanait de la Préfecture de police de Paris », mais n’occulte rien et reconnaît que « pendant des années, sur ce sujet, il y a eu une chape de plomb ».
(*) qui publie également « Le marché de l’art sous l’Occupation 1940-1944 », Éd. Tallandier.
« Le marché de l’art sous l’occupation », Mémorial de la Shoah, du 20 mars au 3 novembre, tous les jours (sauf samedi), de 10 à 18 heures, jeudi 22 heures.