Déception. L’atterrisseur lunaire de SpaceIL, Beresheet, a raté son alunissage et s’est écrasé sur la surface de la Lune. Cet échec signe quand même un véritable exploit technologique pour SpaceIL, première entité non gouvernementale à s’être aventurée aussi près de la Lune.
Beresheet aurait dû se poser dans la mer de la Sérénité, en bordure de laquelle Luna 21 et Apollo 17 se sont posés. Mais, lors de la descente finale, le moteur principal du satellite s’est éteint trop tôt, l’empêchant de se poser en douceur. Les ingénieurs et les contrôleurs au sol ont tenté, sans y parvenir, de remettre en route le moteur. Peine perdue, Beresheet s’est écrasé à la surface de la Lune.
22 kilometers from the Moon! #IsraelToTheMoon #SpaceIL #Beresheet pic.twitter.com/uw1wAFmt0S
— Israel To The Moon (@TeamSpaceIL) 11 avril 2019
Un échec qui est aussi un succès
Un alunissage réussi aurait fait d’Israël le quatrième pays à se poser sur la Lune, après la Russie, les États-Unis et la Chine. Il aurait aussi permis à SpaceIL de devenir la première startup principalement financée par des donateurs privés, sans budgets gouvernementaux, à se poser sur la Lune.
Malgré cet échec, la mission dans son ensemble est une très grande réussite car ce qu’a réalisé SpaceIL n’était évidemment pas une mince affaire.
« Si vous ne réussissez pas la première fois, vous réessayez », a déclaré le premier ministre Benjamin Netanyahou depuis la salle de contrôle, où il assistait à la tentative d’alunissage en compagnie de l’ambassadeur des États-Unis en Israël David Friedman.
La démocratisation de l’accès à l’espace et l’accessibilité des technologies spatiales à des coûts raisonnables ont rendu possible cette mission initiée au début de la décennie pour un coût total d’environ 95 millions de dollars. Initialement, Beresheet concourait pour le Google Lunar X Prize mais des difficultés financières ont contraint les responsables du projet à étaler dans le temps les étapes de développement du satellite. Au final, huit années auront été nécessaires pour mener à bien sa réalisation avec le soutien actif d’Israel Aerospace Industries et de l’Agence spatiale israélienne.
From my point-of-view, the eagle has landed. The State of Israel has taken off. Next time it will be better.
An Israeli spacecraft will land on the moon whole. In another three years a spacecraft will land on the moon – whole. 🇮🇱🚀🌕 pic.twitter.com/nauAblODp0— PM of Israel (@IsraeliPM) 11 avril 2019
Pour SpaceIL, l’aventure se poursuit et il est déjà question d’un Beresheet 2, plus ambitieux, qui pourrait être réalisé avec Israel Aerospace Industries, voire en coopération avec l’Agence spatiale européenne et la Nasa.