Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé ce jeudi la fermeture imminente d’une école musulmane d’Échirolles (Isère), au motif qu’elle serait « d’inspiration salafiste ». Une procédure judiciaire est par ailleurs en cours, pour les mêmes motifs, devant la justice.
Elle doit fermer ce vendredi soir. Jean-Michel Blanquer annonçait jeudi la fermeture d’une école « d’inspiration salafiste » dans l’académie de Grenoble (Isère). Le ministre de l’Éducation nationale parle de l’établissement Philippe Grenier d’Échirolles, une école musulmane privée, hors contrat, fondée en 2016. La rectrice d’académie a mis en demeure le 4 avril dernier les familles des élèves de scolariser leurs enfants dans d’autres écoles.
Une fermeture définitive
C’est une mesure administrative, qui s’appuie sur une décision judiciaire. Le 12 février dernier, le tribunal correctionnel de Grenoble ordonnait effectivement la fermeture définitive de cette école qui « dispense un enseignement contraire aux droits des enfants à l’éducation« . Sur son site Internet, l’école se présente comme un établissement « où les valeurs de l’Islam sont intégrées dans le cursus de formation » et qui « offre un enseignement appuyé en arabe et en maîtrise du Coran« .
La justice reproche notamment à l’établissement de ne pas respecter le programme obligatoire prévu par le ministère : résultats catastrophiques, carences dans l’apprentissage du sens critique et de l’autonomie. L’école a aussi refusé un contrôle de l’inspection académique en décembre 2017. Lors du procès le 12 février dernier, le procureur de la république, qui avait lui aussi qualifié cette école de « salafiste », avait parlé « d’obscurantisme« , de « lavage de cerveau » et « d’école novice« .
Un courrier adressé aux familles
L’association qui gère l’établissement a fait appel de la décision de fermeture. L’école était donc toujours ouverte. Un nouvel examen du dossier est prévu le 1er juillet prochain, mais l‘académie de Grenoble n’a pas attendu cette date pour mettre fin aux activités de l’école.
Il y a une semaine, la rectrice a envoyé un courrier recommandé aux familles des 45 élèves scolarisés en primaire, leur demandant d’inscrire leur enfant dans une autre école à partir de la rentrée de Pâques. Le rectorat assure que des places dans d’autres établissements sont réservées pour ces élèves. Pour les quelques 50 écoliers de maternelle, il n’y a pas d’obligation de re-scolarisation vu l’âge.
Cette fermeture est « un exemple du fait que nous avons pris le taureau par les cornes sur ce sujet qui est grave« , a assuré le ministre de l’Éducation nationale. « Au cours de ces dernières années, il y a eu le développement de structures scolaires ou proto-scolaires, inspirées par des idéologies radicales et nous voulons empêcher cela et c’est ce que nous faisons« , a conclu Jean-Michel Blanquer.