Un ressortissant français, ancien employé du consulat général de France à Jérusalem, a été condamné lundi à 7 ans de prison ferme en Israël pour trafic d’armes.
Un tribunal israélien a condamné lundi à sept ans de prison ferme un ancien employé du consulat général de France à Jérusalem pour son implication dans un trafic d’armes entre les Territoires palestiniens. Romain Franck, jeune contractuel français qui travaillait comme chauffeur pour le consulat général, a aussi été condamné par le tribunal de Beersheva à 18 mois d’emprisonnement avec sursis et 30.000 shekels (environ 7.400 euros) d’amende.
« Abus » de position
Sans disposer de l’immunité diplomatique, Romain Franck, arrêté en février 2018, était accusé par Israël d’avoir mis à profit la relative protection que lui conféraient ses fonctions pour transporter dans un véhicule du consulat en plusieurs voyages des dizaines de pistolets entre Gaza et la Cisjordanie. Ces deux territoires palestiniens sont distants de quelques dizaines de kilomètres à travers Israël.
Les services de sécurité israéliens avaient indiqué après son arrestation qu’il avait agi pour l’argent et à l’insu de ses supérieurs. Le tribunal lui a reproché d’avoir « cyniquement abusé » de sa position.
Son histoire incroyable de bêtise
Originaire de Laventie dans le Pas-de-Calais, entre Armentières et Béthune), Romain Franck était parti en Israël, en 2017, sous le statut de volontaire international, qui permet à nombre de jeunes gens de se forger une expérience professionnelle à l’étranger. En l’occurrence, il a décroché un poste de chauffeur au consulat de France à Jérusalem.
Mais en février 2018, il était arrêté au point de passage d’Erez entre Israël et Gaza, où ses missions l’emmenaient régulièrement, dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’armes. Interrogé, il a fini par reconnaître avoir transporté une trentaine de pistolets en cinq voyages. Au terme de l’enquête, il s’avère que le jeune homme, qui avait reçu l’équivalent d’un peu plus de 6 000 €, agissait à la demande d’un responsable du bureau consulaire et culturel français à Gaza.
Décrit par Kenneth Mann, son avocat israélien, comme « naïf, trop jeune et inexpérimenté pour des missions dans un des endroits les plus dangereux du monde », Romain Franck n’a été condamné que pour le transport des armes. Il n’a pas été reconnu coupable d’achat, ni de ventes d’armes à feu.
Au tribunal, Romain s’est excusé auprès du juge et de la population israélienne, dit encore Me Mann, et a déclaré qu’il avait pris « une grande leçon ». Des excuses qui ont sans doute compté dans la décision de ses juges, selon son avocat. Il est également important que le tribunal ait reconnu qu’il n’y avait aucune motivation idéologique. Romain a d’ailleurs toujours coopéré avec les enquêteurs et cela a également été retenu.