Dimanche 7 avril, à 10 h 45, la mémoire d’Émilienne et Robert Guillet va être honorée pour avoir sauvé Maurice Bergher de la barbarie nazie.
C’est une histoire à laquelle Sandrine Sosinski est à jamais liée. Et pour cause. Elue départementale du canton de Provins, elle est surtout arrière-petite-fille d’Émilienne et Robert Guillet, Justes parmi les nations pour avoir sauver le jeune Maurice Bergher des camps d’extermination.
Au cours des années 1930, M. et Mme Bergher vivaient à Paris avec leurs trois enfants. Chaque été, ils louaient pour un mois de vacances une maison à Donnemarie-Dontilly et à la fin du mois, chaque année, Maurice était laissé en pension jusqu’à la fin des vacances scolaires chez leurs voisins M. et Mme Guillet.
Recensement des juifs
En juillet 1942, Maurice a 7 ans, et ses parents appellent Émilienne Guillet en lui précisant qu’ils doivent se faire contrôler pour un recensement de juifs, ce qui sera connu plus tard comme la rafle du Vel d’Hiv. Ils lui demandent alors de garder leur enfant le temps de clore l’administratif. « Émilienne va proposer à toute la famille Bergher de venir à Donnemarie, mais celle-ci déclinera l’invitation », confie Sandrine Sosinski.
Émilienne ira donc immédiatement chercher Maurice avec son fils aîné André pour le mettre sous protection chez elle. À cette période, avec l’aide du maire de la commune, M. Lecointe, le nom de Maurice sera modifié de Bergher en Berger, afin de la franciser.
Un lien unique qui perdure
Maurice, qui sera présent à la cérémonie, n’a quitté ses sauveteurs qu’en 1946, au moment où un oncle maternel l’a pris en charge. Depuis toutes ces années, les liens entre les deux familles de cœur ont toujours été conservés, notamment entre Maurice et ses sauveteurs.
« Ce n’était pas un acte de résistance, il fallait le faire et dans la famille, s’était perçu comme cela, conclut Sandrine Sosinski. Jusqu’à ce que le comité français Yad Vashem nous contacte en 2005 pour la remise du diplôme d’honneur et de la médaille des Justes parmi les nations. »