Les faits ont eu lieu jeudi matin dans le TGV reliant Grenoble à Paris. L’un des rabbins de la capitale des Alpes, Nissim Sultan, a été violemment pris à partie par un passager, une heure après le départ du train.
Après s’être assis en face du rabbin, dans les places en carré, l’homme aurait d’abord essayé d’engager vaguement la conversation avec lui. Mais Nissim Sultan était alors en train de travailler sur son ordinateur portable. L’individu se serait alors levé d’un coup pour se rendre dans le sas du wagon. Un second passager, installé dans le carré voisin, a tout de suite averti Nissim Sultan que l’individu était parti en lui prenant le document posé à l’avant de l’ordinateur. Il s’agissait d’un texte biblique en hébreu.
Le rabbin s’est alors levé pour lui en demander la restitution. L’homme aurait nié les faits et les contrôleurs, qui avaient été alertés par le second passager, sont arrivés à ce moment-là. Sommé par ces derniers de rendre le document, l’individu se serait alors énervé.
Contacté jeudi soir, Nissim Sultan nous a dit : « Cet homme était visiblement très alcoolisé. Il était en ébullition. Il m’a traité d’“enculé”, il a ajouté “enculé de Gaza” et “enculé de peuple d’Israël”, “vous êtes tous des enculés”. Il a dit également “sarkozyste de merde” et d’autres insultes typiques du mec bourré comme on en croise souvent. »
Il poursuit : « Sur le conseil des contrôleurs – qui ont d’ailleurs magnifiquement géré la situation –, je suis retourné à ma place. Tout s’est ensuite passé calmement. Le train a été stoppé en gare de Saint-Exupéry à Lyon et l’individu a été remis aux policiers. Je suis descendu pour porter plainte au poste. J’ai été pris en charge d’une manière très efficace. »
Incident ss gravité geré avec professionnalisme, ss froid et humanité par agents @SNCF, fonctionnaires Police & citoyens passagers. C’est ça la République !https://t.co/V2WvO1KSRz
— Nissim SULTAN (@RabbinSultan) 29 mars 2019
Dans sa plainte pour “vol d’un document en hébreu et injure à caractère antisémite”, le rabbin a expliqué aux forces de l’ordre qu’il portait bien sa kippa et a formellement identifié le document retrouvé sur le premier passager.