Vidéos : La rumeur antisémite d’Orléans, 50 ans plus tard

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En avril et mai 1969, des « bruits » évoquent la disparition de femmes dans des cabines d’essayage de plusieurs magasins du centre-ville d’Orléans. La particularité de ces magasins est d’être détenus par des juifs.

La rumeur d’Orléans from Christophe Fraudin on Vimeo.

La rumeur est rocambolesque puisqu’elle se répand avec des précisions risibles : les jeunes femmes enlevées seraient droguées puis conduites, par des sous-terrains, jusqu’à la Loire, où les attendraient des sous-marins !! Ces pauvres victimes présumées étaient ensuite « emmenées vers de lointaines contrées pour être livrées à la prostitution… ».

Le journaliste Henri Blanquet, qui travaillait alors à la République du Centre, avait rapidement qualifié la rumeur de « grotesque » et avait publié des articles démentant toutes les allégations.

Une rumeur issue d’un livre

En dépit d’écrits et de démentis, notamment de la Préfecture qui publie un communiqué expliquant qu’aucune disparition n’a été signalée à la police, cette « rumeur d’Orléans » enfle pendant tout le mois de mai 1969. Elle va même se répandre dans d’autres villes, Paris, Amiens, Tours, Poitiers et quasiment toujours à l’encontre de la communauté juive de France.


A Orléans, la rumeur s’éteint, progressivement, au cours du mois de juin 1969 et ce n’est qu’à la fin de cette année là qu’on s’aperçoit, grâce aux travaux de sociologues dirigés par le romancier Edgar Morin, que la « Rumeur d’Orléans, s’est entièrement construite sur le scénario d’un livre. Un ouvrage publié en français au début de l’année 1969, « L’esclavage sexuel » aux Presses de la Cité, du journaliste britannique Stephen Barlay, qui décrit un fait-divers survenu en 1968 à Grenoble.

A lire aussi : Edgar Morin, La rumeur d’Orléans, Seuil, collection « L’histoire immédiate », Paris, 1969. Présentation, INA.

Avec france3-regions