La journée du 19 mars restera jamais marquée dans les cœurs et les esprits toulousains. Mardi, pour la septième année, élèves, familles, proches de l’école Ohr Torah honoreront la mémoire de trois enfants et d’un enseignant, lâchement assassiné par un tueur fanatisé le 19 mars 2012.
Gabriel Sandler avait 3 ans, son frère Aryeh, 6 ans, son père Jonathan Sandler, 30 ans et Myriam Monsonego, dont le père dirige toujours l’école, 7 ans. Tous les quatre abattus comme trois militaires avant eux au nom du fanatisme. Deux autres victimes, dont un élève de l’école et un parachutiste à Montauban, ont également été grièvement blessés lors de ces attaques terroristes de mars 2012. Cette commémoration demeure un moment toujours difficile pour la communauté juive toulousaine, et celle de l’école. «Parce que la cicatrice restera à jamais ouverte, souligne Franck Touboul, le président du CRIF Toulouse-Midi-Pyrénées, le conseil représentatif des institutions juives de France. Parce que ces crimes ne sont pas concevables, parce qu’ils sont tellement injustes. Et que chaque jour, nous y pensons…»
Multiplication d’actes antisémites
Cette commémoration intervient moins d’une semaine avant l’ouverture, prévue le lundi 25 mars à Paris, du procès en appel d’Abdelkader Merah, le frère du tueur, et de Fetah Malki, accusé de lui avoir fourni une arme. Et elle intervient aussi à une période où les actes antisémites se multiplient, en France mais également à Toulouse comme le montre l’arrestation d’un homme la semaine dernière après plusieurs inscriptions antisémites, et racistes dans le quartier des Septs-Deniers, à Toulouse.
«Les mouvements sociaux actuels offrent un prétexte pour regrouper les extrêmes, récupérer une colère sociale légitime et en profiter pour faire passer des messages anarchistes, xénophobes et antisémites. Un mélange rance, odieux», déplore Franck Touboul.
Dans ce contexte, «et alors que nous sommes trop peu à dénoncer les actes antisémites qui malheureusement nous inquiètent depuis longtemps sans que personne, ou presque ne réagisse à Paris comme à Toulouse», intervient Franck Touboul, la cérémonie d’hommage sera particulièrement importante demain. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, devrait être présent pour participer à la commémoration à l’école, aux côtés de la présidente du conseil régional d’Occitanie, du président du conseil départemental et du maire de Toulouse. Des lectures de poèmes par les enfants, des prises de paroles et de souvenirs sont prévus avant l’intervention du ministre. La cérémonie doit commencer à 10 h 30. Elle est ouverte au public.
Une autre cérémonie est prévue en fin de matinée, à 12 h 30, au square De Gaulle, derrière le Capitole, devant la plaque inaugurée par le président François Hollande en 2013 en souvenir de toutes les victimes du terrorisme islamiste à Toulouse et Montauban.