OPINION. Deux membres de l’Association Suisse-Israël fustigent le point 7 du Conseil des droits de l’homme, qui porte chaque année la thématique des territoires occupés à l’ordre du jour. Une manifestation est prévue lundi à la place des Nations à Genève, devant l’ONU
La traditionnelle et affligeante session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU (UNHRC) se déroule à Genève. Des votes préparés à l’avance débouchent systématiquement sur des résolutions condamnant l’Etat d’Israël par une majorité de pays trop heureux de voir l’attention mondiale se détourner de l’Etat des droits de l’homme dans leurs propres pays. Ainsi se profilent chaque année des majorités quasi-automatiques pour accabler Israël, la plupart des pays occidentaux préférant l’abstention au refus, pour éviter d’éventuelles retombées commerciales pénibles. Mais est-il admissible que l’Etat d’Israël récolte autant de résolutions négatives que l’ensemble des Etats fautifs de la planète?
Mascarade indigne
Cette mascarade est indigne de Genève et de sa tradition humanitaire, indigne de la mission originale du Conseil, indigne des ambitions de l’Organisation des Nations unies, indigne et hypocrite en regard du sort des populations concernées. Que le Zimbabwe, Cuba ou encore le Venezuela s’érigent en donneurs de leçons humanitaires étonne. Que sept résolutions épinglent Israël cette année par rapport à une seule contre la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie, et aucune contre la Turquie et de nombreux autres pays surprend plus encore. Le Conseil atteint un sommet lorsqu’il réserve chaque année le point 7 (item 7) de son ordre du jour à Israël, et un autre point au reste du monde; cet abonnement, une sorte de privilège VIP d’Israël, permet à ses ennemis de se déchaîner en toute légalité. Qu’est-ce qui ne fonctionne pas au Conseil des droits de l’homme?
Il est temps pour l’opinion mondiale de refuser de participer année après année à une pantomime qui ne fait en rien avancer la recherche de solutions au conflit
• La politique partisane régionale a pris le dessus sur la mission de base du Conseil. Des rapports biaisés, tronqués et élaborés loin des sites de l’action remplissent des objectifs stratégiques sans relation avec les missions originales qui trompent les opinions publiques.
• Le rôle discutable de l’UNRWA est occulté. Conçue à l’origine par l’ONU comme un organe destiné à trouver une solution au problème des réfugiés du conflit israélo-arabe de 1948, cette organisation est devenue au fil du temps une officine vouée à sa propre perpétuation et au maintien de réfugiés – prétendument passés au nombre de 5 millions – dans leur triste situation. Le Conseil ne va pas s’en plaindre: il y trouve son pain quotidien. Les réfugiés, eux, restent sur leur faim, au sens propre du terme.
• Une part importante du Conseil est liée à la cause arabe et musulmane qui n’a pas encore admis la présence d’Israël au Moyen-Orient et lui refuse tout droit. Cette fixation insensée sous-tend une attitude foncièrement hostile à l’égard d’Israël. Cette majorité refuse de comprendre qu’un pays ait le droit de se défendre lorsque sa population civile est bombardée et ses terres incendiées. Ou encore que son armée réagisse face aux débordements frontaliers d’une population palestinienne excitée par les terroristes du Hamas.
• Enfin – ne nous y méprenons pas – l’antisémitisme est à l’œuvre. De beaux esprits contestent le reproche et invoquent l’antisionisme pour conserver leur pureté d’intentions. Nous leur conseillons de lire les traductions des manuels scolaires en langue arabe utilisés par les employés de l’UNRWA. Personne ne songe à revêtir les actions d’Israël d’une blancheur immaculée, mais chacun devrait se persuader que l’antisémitisme relève d’un autre âge, et que rien ne l’autorise.
Manifestation à Genève
Il est temps pour le Conseil des droits de l’homme de procéder à une saine évaluation du conflit israélo-palestinien, il est temps pour l’opinion suisse, européenne, mondiale de refuser de participer année après année à une pantomime qui ne fait en rien avancer la recherche de solutions au conflit: ça suffit, dirons-nous à la manifestation du 18 mars à la place des Nations.