Robert Wajcman, ancien déporté et rescapé de la Shoah, a passé deux jours à Châteauroux dans l’Indre. Ce vendredi, il a témoigné pendant plus de deux heures devant des élèves du lycée Blaise Pascal.
Robert Wajcman se souvient de tout, avec précision : le voyage de quatre jours en train vers les camps de concentration en Pologne, ses larmes lors de l’armistice mais aussi son poids. Il pesait 16 kilos quand il est revenu à Paris : « Le poids de mon squelette avec la peau collée dessus. »
En face, les élèves écoutent, sans un bruit puis les questions fusent : « Vous avez dit que vous pensiez que vous alliez perdre la guerre. C’était encore le cas après le débarquement en Normandie ? »
Un autre lycéen demande : « Est-ce que vous avez de la haine envers les allemands ? » Robert Wajcman répond : « _Les allemands, les SS qui nous ont gardés dans les camps, si certains sont encore en vie, ils sont très vieux_. Je pense qu’il n’en a plus de vivant. Pour vous dire la vérité, je ne vais plus mettre les pieds en Allemagne. »
Moins de dix déportés témoignent encore
Aujourd’hui, Robert Wajcman a 88 ans. Mais il continue de parcourir la France pour témoigner. Il l’assure, c’est une chance pour lui et pour les élèves : « En 2018, dans notre groupe de témoin, de l’Union des déportés d’Auschwitz, il y a neuf décès. Aujourd’hui, nous sommes cinq ou six à témoigner. Et malheureusement, on sera tous parti d’ici un an ou deux. »
Ce rescapé de la Shoah est retourné qu’une seule fois en Pologne, pour un voyage scolaire. Il a pris la décision de ne plus jamais y retourner.