Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme de Paris propose, du 20 mars au 22 septembre 2019, de découvrir une exceptionnelle collection de 16 manuscrits hébreux enluminés et copiés en Italie, issus des collections de la Bibliothèque nationale de France.
Bibles, livres de prières ou encore ouvrages philosophiques d’auteurs juifs ou musulmans traduits de l’arabe, remontant au Moyen Âge et à la Renaissance, viennent s’ajouter à ces pièces.
Les manuscrits présentés dans l’exposition, qui figurent parmi les chefs-d’œuvre de l’enluminure italienne, témoignent d’un moment particulier dans l’histoire de la communauté juive italienne, la plus ancienne d’Europe : celui d’une intense activité intellectuelle, littéraire et artistique dans le cadre de l’Italie du Moyen Âge et de la Renaissance.
Cet ensemble de manuscrits enluminés, produit sur près de 4 siècles, provient de régions et de communautés diverses, à l’image du judaïsme, implanté dans la péninsule depuis l’Antiquité puis renouvelé avec l’arrivée de nouveaux groupes venus du nord et du pourtour méditerranéen pour échapper aux expulsions médiévales.
Bibles, livres de prières, ouvrages philosophiques d’auteurs juifs ou musulmans traduits de l’arabe, traités scientifiques et médicaux, contrats de mariage, etc., ces documents illustrent à la fois l’exceptionnelle richesse de la production italienne et de la vie intellectuelle à cette période, mais aussi la vitalité des échanges entre communautés.
Grâce notamment au renouveau des études classiques, de l’étude du grec et de l’hébreu en particulier, de nombreux savants juifs et chrétiens se consacrent à l’étude de la transmission du texte biblique ainsi qu’à la Kabbale. À l’époque des Médicis, les juifs fréquentent les universités et participent activement à la Renaissance des lettres et des sciences.
Alors que le décor des manuscrits hébreux les plus anciens est essentiellement marqué par une tradition médiévale non figurative — premiers mots décorés comme des lettrines, jeu sur la disposition des blocs de textes, micrographies… –, le développement des illustrations, de la vignette au frontispice, témoigne de l’intégration économique et culturelle des juifs italiens qui n’hésitaient pas à faire enluminer leurs manuscrits selon les canons artistiques de l’époque.
Le fonds hébreu du département des Manuscrits de la BnF
Établi au XIVe siècle par le roi Charles V (1338-1380) qui possédait dans sa Librairie du Louvre plusieurs manuscrits hébreux, le fonds s’est considérablement enrichi au fil de l’histoire : au XVIIe siècle grâce aux collections constituées par les cardinaux de Richelieu et Mazarin, à la Révolution où la sécularisation des biens du clergé fit plus que doubler le fonds, puis au XIXe siècle grâce à diverses missions et acquisitions.
Il comprend aujourd’hui près de 1495 pièces remarquables : Bibles et commentaires, Talmud et droits civil et religieux, théologie, Kabbale, philosophie, sciences et médecine, grammaire, histoire, poésie, documents d’archives, etc. venant aussi bien du Yémen, d’Orient, de Byzance, d’Italie, d’Afrique du Nord, d’Italie, d’Angleterre, que d’Allemagne ou d’Europe centrale. Pour l’essentiel, cette collection reflète la production du Moyen Âge et de la Renaissance.
Dans les collections de la BnF – Manuscrits hébreux d’Italie
Du 20 mars au 22 septembre 2019 – Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
71, rue du Temple – 75003 Paris