La chaîne France 3 Alsace a indiqué mercredi avoir suspendu mardi la retransmission en direct sur sa page Facebook de la visite du président Emmanuel Macron au cimetière juif profané de Quatzenheim, en raison de dizaines de commentaires «antisémites et racistes».
Quelques minutes après le début du «live» consacré à la visite du chef de l’Etat dans le cimetière du village bas-rhinois, «les commentaires ignobles et illégaux ont largement dépassé notre capacité à les modérer», indique Aymeric Robert, chargé du numérique à France 3 Alsace, dans un texte publié sur internet.
«Nous ne parlons pas des commentaires bêtement stupides ou hors sujet, ni même des commentaires anti-Macron (…) Nous parlons d’appels au meurtre explicites, de commentaires ouvertement antisémites et racistes, des ‘Heil Hitler’, des ‘sale juif’ ou ‘sales juif’», adressés à M. Macron ou aux représentants de la communauté juive, poursuit M. Robert, qui fait part de son «dégoût» et de sa «sidération».
«Nous refusons d’être un vecteur de haine»
Les commentaires – plusieurs dizaines – étaient «un mélange d’antisémitisme, d’antimacronisme et de complotisme» et ont contraint l’équipe modératrice à suspendre le «live» de la visite du chef de l’Etat dans le cimetière juif de Quatzenheim, où 96 tombes ont été taguées de croix gammées, a précisé à l’AFP M. Robert.
«Deux journalistes (modérateurs), ce n’est plus suffisant pour un tel exercice, sans doute que dix ou vingt non plus d’ailleurs», poursuit M. Robert dans son texte. «L’exercice n’est tout simplement plus possible en 2019. Une retransmission, d’accord, mais sans commentaire. Tant pis pour la libre parole», ajoute-t-il.
Pour des événements similaires, France 3 Alsace «ne fera plus de retransmissions» live avec des commentaires ouverts, a précisé M. Robert à l’AFP.
«Au-delà de cette responsabilité juridique, nous refusons d’être un vecteur de haine. Ces commentaires sont le fruit pourri d’une minorité d’internautes» qui «nous interdit aujourd’hui de retransmettre certains événements en Facebook live», regrette-t-il dans le texte publié sur internet.
«Facebook, aussi virtuel soit-il, n’échappe pas au code pénal» et «les internautes ont une responsabilité juridique qui engage France 3 Alsace», rappelle-t-il.