Réagissant à la montée des actes antisémites en France depuis plusieurs jours, l’ancien ministre Chevènement rejoint dans son jugement Elie Wiesel pour qui l’antisémitisme a toujours été un baromètre de l’état de la société.
Le portrait de Simone Veil barré d’une croix gammée, les arbres plantés en hommage à Ilan Halimi sciés, le tag « Juden » inscrit sur une vitrine d’un commerce Bagelstein… Depuis plusieurs jours, la France est confrontée à une vague d’actes antisémites qui suscitent tout autant l’émoi que l’indignation.
Des signes « très inquiétants »
Lundi, le ministre de l’Intérieur a indiqué que les actes antisémites ont bondi de 74% entre 2017 et 2018, passant de 311 en 2017 à 541 l’an passé.
Une situation semblable à celle précédant 1914
En novembre 2018, dans un entretien accordé à Ouest-France, Emmanuel Macron se disait « frappé » par la ressemblance entre la situation des années 1930 en Europe et celle que nous vivons aujourd’hui. Jean-Pierre Chevènement, lui, associe ce que nous vivons actuellement à une autre période historique. « Je ne comparerai pas la situation actuelle à celle des années 30, je la comparerais plutôt à celle qui a précédé la Première Guerre mondiale. Il y avait deux puissances dominantes : l’empire britannique et l’empire allemand. Aujourd’hui, nous avons une opposition fondamentale entre les Etats-Unis et la Chine qui structure le siècle à venir. L’Europe se rétrécie à vue d’œil, toutes les nations européennes sont en crise », observe-t-il.
Une situation qu’il lie aux « choix erronés » effectués par ces mêmes nations au cours des années 1980, notamment en se lançant « sans précaution » dans la « mondialisation ».