Michel Jonasz incarne sur la scène de la Comédie des Champs-Elysées le savant Albert Einstein dans « Le cas Eduard Einstein » de Laurent Seksik. La pièce aborde un aspect méconnu de la vie de l’inventeur de la théorie de la relativité : la schizophrénie de son fils diagnostiquée à l’âge de vingt ans.
Si Michel Jonasz est principalement connu comme auteur-compositeur et interprète, sa carrière de comédien, tant au cinéma qu’au théâtre ou à la télévision, le place parmi les excellents acteurs de sa génération. A 72 ans, il endosse le personnage d’Einstein, gagnant en chemin son épaisse moustache et retrouvant une auréole de cheveux depuis longtemps disparus. Un rôle d’abord dévolu à Michel Bouquet, 93 ans, qui a finalement dû renoncer à l’interpréter.
Fuir le régime nazi
Menacé de mort dès 1922, Albert Einstein devra quitter l’Allemagne parce que Juif et il gagnera les Etats-Unis en 1933, quelques semaines après l’arrivée au pouvoir du régime nazi. Il ne verra plus son fils, interné pour une schizophrénie dont les premières atteintes se sont manifestées à l’adolescence et qui sera diagnostiquée aux 20 ans du jeune homme. Eduard Einstein mourra en 1965, 10 ans après son père. Einstein avait refusé que son fils suive une psychanalyse, considérant qu’il n’est pas bon de fouiller dans l’inconscient. « Ça lui faisait peut-être peur… on dit que la grande peur d’Einstein était de devenir fou, alors peut-être que c’était quelque chose qui l’effrayait. »
Un aspect méconnu
« Je crois, poursuit Michel Jonasz, que c’est une pièce très intéressante parce qu’elle montre un aspect qu’on ne connaissait pas de cet homme qui a été l’homme le plus important et le plus connu de son époque. » La pièce est une adaptation par Laurent Seksik de son propre roman (prix du Meilleur roman français 2013, prix littéraire de Psychanalyse en 2014, prix Segalen et prix des Humanités). La part de fiction réside dans les dialogues et la teneur des échanges d’Einstein avec son entourage et notamment son fils. En filigrane se dessine la situation politique des époques traversées par Einstein, de l’Allemagne nazie à l’Amérique des noires années du McCarthisme. La mise en scène est signée par Stéphanie Fagadau et, outre Michel Jonasz, la distribution compte Hugo Becker, Josiane Stoleru, Pierre Bénézit, Amélie Manet et Jean-Baptiste Marcenac.
Michel Jonasz invité du 19/20 de France 3 Ile-de-France
Comédien mais aussi auteur compositeur interprète
Michel Jonasz comédien, c’est vingt-quatre films de cinéma, parmi lesquels, »Le tetament d’un poète juif assassiné » (de Frank Cassenti, 1988), vingt-trois téléfilms ou séries télévisées et sept pièces de théâtre. L’une d’elle « Abraham » est écrite, mise en scène et interprétée par Michel Jonasz. Il s’y inspire de la vie de son propre grand-père maternel, cantor juif polonais. Coté musique, Michel Jonasz aligne 25 albums, dont 9 en public, parmi lesquels « Abraham » composé des chansons du spectacle autour de son grand-père.