La hausse des prix dans l’alimentation, qui entre en vigueur ce vendredi 1er février, s’établit à 6,3% en moyenne. Nous vous expliquons pourquoi et quels sont les produits concernés.
Un pot de Nutella dont le prix bondit de 8,4%, des yaourts Danone plus chers de 6%, du lait Guiguoz affichant + 8,1%… Voici quelques exemples d’envolées de prix que nous a transmis confidentiellement un grand distributeur. En effet, à partir du 1er février, dans tous les hypermarchés et supermarchés de France, de nombreux produits de grande consommation verront leur prix gonfler en raison d’une nouvelle réglementation. Autant dire, en pleine crise des Gilets jaunes, que le sujet peut faire grincer des dents.
Mais comment de telles hausses de tarifs sont-elles possibles ? Tout vient des Etats généraux de l’alimentation de 2017, qui se sont soldés par la loi Alimentation votée en octobre 2018, et qui entre pleinement en application ce 1er février 2019. Lors de ces Etats généraux, décision a été prise de mieux rémunérer les agriculteurs, en tenant davantage compte de leurs coûts de production. Pour les produits agricoles (viande, poisson, lait, fruits et légumes essentiellement) vendus en grande surface, les distributeurs sont donc priés de réduire leurs marges, afin de garantir un meilleur revenu aux agriculteurs. Pour le consommateur, les prix de vente, eux, sont quasi stables.
En échange de cet effort sur les produits agricoles, la loi Alimentation relève le « seuil de revente à perte » (SRP) de 10% sur les produits alimentaires ou la nourriture pour animaux. Derrière ce vocable technique de SRP se cache une réalité simple : tout produit acheté 100 euros par un distributeur doit être revendu au moins 110 euros au consommateur. Autrement dit, la grande distribution a désormais l’obligation de faire 10 % de marge sur une flopée d’articles.
Des hausses surtout sur les produits aux marges faibles
Quels seront précisément les produits concernés ? Dans quelle ampleur ? Pour y voir plus clair, Le Parisien – Aujourd’hui en France s’est rapproché d’un grand distributeur, qui souhaite rester anonyme, pour lui demander en exclusivité une liste des principales hausses d’ores et déjà programmées. Conclusion : les plus touchés seront les produits sur lesquels les marges étaient jusqu’à présent très faibles, du fait de la rude bataille commerciale entre les enseignes.
Conserves de petits pois carottes Cassegrain, Evian, Ricard, Chocapic, café Carte Noire, Coca-Cola, camembert Président… Sans surprise, on retrouve dans cet inventaire à la Prévert les produits « listes de courses », qui se retrouvent très souvent dans le chariot des ménages. Sur ces 24 produits star, la hausse moyenne est de 6,3 %. En septembre dernier, Michel-Édouard Leclerc, patron des hypermarchés éponymes, avait évoqué « une ponction d’un milliard d’euros sur le pouvoir d’achat ». Au ministère de l’Agriculture, on tempère : « Cette hausse des prix ne représentera que 7 % du panier de la ménagère. »
Quelques explications pour bien comprendre d’où provient la hausse de prix
La fin des superpromos. La loi interdit aussi les promotionssupérieures à 34% sur un produit. En clair : les opérations « 1 produit acheté = 1 produit offert », équivalant de facto à une remise de 50%, ne seront plus autorisées. De plus, seuls 25% des volumes de produits peuvent faire l’objet d’une promotion.
Combien de produits concernés ? Globalement, dans un hypermarché, sur un catalogue de 25 000 références, quelque 1 000 produits verraient leurs tarifs augmenter. Dans un supermarché, sur 13 000 références, 500 à 600 produits seraient impactés, avec une hausse moyenne de 5 à 6%. Les produits concernés sont l’épicerie sucrée et salée, les boissons alcoolisées et non alcoolisées, le « frais en libre-service » (pizza, fromage, etc.) et les aliments pour animaux.
Certains produits subissent de très fortes hausses : ce sont ceux dont les prix étaient auparavant au plancher, du fait d’une intense bataille commerciale entre les enseignes. De fait, ce sont des produits dont les consommateurs connaissaient souvent le prix exact, car ils en achètent régulièrement, voire à chaque fois qu’ils font leurs courses (Evian, petits pois-carottes, Danette, yaourts nature, etc.) Pour ces produits-là, les hausses seront fortes. Ainsi, un litre de Ricard passera de 18,75 à 20,61 euros, soit + 9,9%. Le lait Guigoz pour nourrissons sera à + 8,1%, l’huile Isio Lesieur à + 6,7%, la boîte de Chocapic à + 9,3%. Et ce ne sont que quelques exemples.
Source leparisien et leparisien