Le quotidien L’Humanité a été placé « sous la protection du tribunal de commerce de Bobigny », a annoncé son directeur Patrick Le Hyaric. Le journal emploie 200 salariés.
Peut-être pourront-ils recevoir de l’aide de leurs potes de toujours : BDS, Europalestine et autres charlots. Il faut croire que leur came éditoriale est carrément passée de mode!!!
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— Marianne (@MarianneleMag) 25 janvier 2019
En difficulté financière, le quotidien L’Humanité a été placé « sous la protection du tribunal de commerce de Bobigny », a annoncé son directeur Patrick Le Hyaric. Ce dernier réagissait à des informations de l’hebdomadaire Marianne selon lequel le journal s’était « vu contraint de se déclarer en cessation de paiement ».
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— Cyril Petit (@CyrilPetit) 26 janvier 2019
« Depuis des mois », lecteurs et personnels du quotidien fondé en 1904 par Jean Jaurès ont été informés « des lourdes difficultés financières que devait affronter L’Humanité comme de nombreux autres journaux », a soutenu M. Le Hyaric dans un communiqué, précisant qu’une audience aurait lieu « le 30 janvier prochain sur l’avenir de l’entreprise ».
Selon un journaliste de l’Humanité requérant l’anonymat, les salariés ont été informés de la nouvelle jeudi en réunion de programmation et « se sont vu promettre qu’ils seraient payés, mais via le régime de garantie des salaires (AGS) », qui prend le relais lorsqu’une entreprise n’a pas les fonds nécessaires pour payer les salaires.
200 salariés « pris de cours » mais « combatifs »
Les journalistes, qui représentent plus de la moitié des quelque 200 salariés du quotidien, ont été « pris de cours » lors de l’annonce, mais restent « combatifs ».
« C’est surtout une crise de la presse papier dans sa totalité, cela pose la question de l’indépendance de la presse en France », analyse-t-il en se demandant s’il est encore « possible aujourd’hui d’avoir une presse indépendante des grands groupes financiers ou de leur filiale ».
« En 2019, ce bien précieux est en danger comme jamais. Les mutations technologiques dans la presse, le changement des habitudes de lecture mais aussi le besoin d’innovation éditoriale exigent des moyens », a souligné le SNJ-CGT Humanité dans un communiqué publié samedi.
Un meeting de soutien et une souscription
Le pluralisme de la presse est un enjeu démocratique, et l’État doit prendre ses responsabilités pour l’assurer. Nous sommes convaincus que notre journal joue un rôle singulier dans le paysage médiatique », a ajouté le SNJ-CGT qui appelle « tous ceux qui sont attachés aux valeurs démocratiques et républicaines, tous ceux qui portent haut les valeurs de justice sociale » à souscrire, faire un don, s’abonner.
Un plan de continuation a été présenté par la direction du quotidien, selon « Marianne » qui avance deux hypothèses. Si le plan devait être rejeté, le quotidien « serait placé en liquidation judiciaire et fermerait », mais « dans le cas le plus probable, c’est un redressement judiciaire qui sera prononcé, afin de lui laisser une chance de poursuivre son activité », poursuit l’hebdomadaire.
« Le journal de Jean Jaurès n’est pas encore mort », poursuit un journaliste de l’Humanité. Un meeting de soutien est annoncé le 22 février à la Bellevilloise à Paris et une souscription a été ouverte pour permettre au journal de Jaurès de continuer à paraître.