En 1942, à Nancy, au péril de leur vie, plusieurs policiers désobéissent pour protéger la communauté juive de la ville d’une rafle imminente. C’est une reconstitution forte et émouvante à voir ou revoir.
La base de l’histoire est vraie : en juillet 1942, à Nancy, sept policiers français désobéirent aux ordres, et allèrent d’eux-mêmes prévenir les Juifs étrangers d’une rafle à venir, leur permettant d’y échapper. C’est le point culminant de ce téléfilm, qui dresse un état des lieux fin et réaliste de la police française sous l’Occupation : une majorité attentiste et disciplinée, une minorité résistante, et une autre minorité qui applique avec zèle la politique antisémite nazie.
Une petite phrase lâchée par le commissaire divisionnaire (« Si nous voulons que la France soit indépendante, c’est à nous de faire le travail ») suffit à faire comprendre la perversité du contexte, en même temps que l’essence du système collaborationniste défini entre autres par Laval et Bousquet.
Le choix de Daniel Russo pour incarner le « juste » Edouard Vigne passionne d’autant plus que Vigne n’est rien d’autre que le reflet inversé de Lafont, le gestapiste mafieux joué par Russo dans 93, rue Lauriston, téléfilm de Denys Granier-Deferre sur ce qu’on a appelé la « Gestapo française ». Il forme avec Martin Lamotte un formidable duo!
Fiction, France, 2005, 105 min, Akela Productions, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Ce téléfilm a reçu le Grand prix de la fiction et le Prix du scénario au Festival international du film de télévision de Luchon en 2006.
A voir lundi 28 janvier à 20h30 sur France 5
Avec telerama et fondationshoah