Nommée par Donald Trump ambassadrice des États-Unis à l’ONU, Nikki Haley cède son siège. Populaire auprès du parti républicain, certains lui prêtent des ambitions à Washington. Elle jure que la Maison-Blanche n’est pas son objectif.
Officiellement, Nikki Haley veut faire une pause. Ses explications ont pourtant peu convaincu, tant la personnalité de cette femme de 46 ans laisse entendre que l’idée de repos lui est étrangère.
Quelques jours après son investiture, en janvier 2017, Donald Trump la nomme dans son administration. Elle hérite d’un poste prestigieux : représentante américaine à l’ONU. À elle de défendre et de justifier les choix parfois déroutants du président des États-Unis devant le conseil de sécurité de l’ONU.
Le style Haley est énergique, parfois tonitruant et loin des codes feutrés de la diplomatie onusienne. À son arrivée à New-York, elle menace : « Nous noterons les noms de ceux qui ne nous soutiennent pas. Nous ferons en sorte de leur répondre comme il se doit »
Après le déménagement contesté de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, elle avait quitté la salle du conseil de sécurité de l’ONU au moment exact où le représentant palestinien allait prendre la parole.
Nikki Haley n’est pas issue du corps diplomatique. Elle vient du secteur privé, de l’entreprise familiale de vêtements, avant de se lancer en politique dans son état (conservateur) natal de Caroline du Sud. En 2011, elle est élue gouverneur de cet État.
Elle ne quittera son siège qu’en 2017, pour rejoindre l’administration Trump, alors même qu’elle n’a l’a jamais soutenu durant la campagne. Elle s’inquiétait même ouvertement des dérives et des outrances de Donald Trump.
Mais Nikki Haley a su se rendre indispensable auprès de cette administration où les têtes valsent aussi vite que les tweets du président. Elle a attendu le mois d’octobre dernier pour faire part de son envie de bouger. La machine à spéculations tourne, depuis, à plein régime : que veulent Nikki Haley et ses ambitions ?
Dans le Bureau ovale, aux côtés de Donald Trump, elle a juré ne pas vouloir être candidate en 2020. Elle a déclaré vouloir soutenir la campagne de Trump pour sa réélection.
Le parti républicain lui fait pourtant les yeux doux pour préparer la course face aux démocrates. Elle est populaire, ferme. Elle sait séduire les franges les plus conservatrices de son électorat. Pour accéder au poste de gouverneur de Caroline du Sud, elle a eu le soutien du Tea Party (parti populiste contestataire).
Nikki Haley a également une histoire personnelle qui peut rassurer les électeurs les plus indécis et heurtés par les dérives de Trump : elle est la fille d’une famille de sikhs indiens, arrivés aux États-Unis dans les années 60, une « self-made woman ».
Elle sera remplacée à l’ONU par Heather Nauert, une ancienne journaliste de Fox News, la chaîne de télé ouvertement pro-Trump.