Le socialiste est le troisième maire de Sarcelles en l’espace de 18 mois. Il va s’attaquer, avant 2020, aux enjeux de la propreté, du stationnement et de la sécurité. Il
Patrick Haddad, 45 ans, a été élu maire de Sarcelles le 5 décembre dernier face à l’élu d’opposition David Grandon. L’ancien adjoint à l’éducation, qui souhaitait briguer la mairie en 2020, a pris ses responsabilités plus vite que prévu suite à la démission d’Annie Péronnet. D’un ton assuré et déterminé, il brosse les enjeux de sa fin de mandat.
Trois maires en l’espace de 18 mois. Est-ce que cela fragilise la majorité, et au-delà votre candidature déjà annoncée pour 2020 ?
Non, parce que cet épisode est derrière nous. La succession de François Pupponi (maire de 1997 à 2017 et à qui il est reproché de toujours tirer les ficelles, NDLR) a été plus compliquée que prévu. Il faut en tirer les enseignements. Avec Nicolas Maccioni et Annie Péronnet, il y a eu une sorte de gouvernance partagée, ce n’était pas la bonne formule. Une seule personne doit être à la tête de l’exécutif pour ramener de la stabilité. Je le prouverai car je serais en poste jusqu’en 2020. Au-delà, ce sont les électeurs qui décideront.
D’ici 2020, vous serez attendus sur de nombreux enjeux, comme celui de la propreté qui est un problème récurrent à Sarcelles…
Une brigade spéciale va être constituée début 2019. Les agents feront de la pédagogie, mais pourront aussi verbaliser ceux qui déversent des poubelles sur les trottoirs ou laissent des encombrants n’importe où. Elle pourra aussi agir contre la mécanique sauvage. Nous allons d’ailleurs voir comment augmenter nos moyens de mises en fourrière. Plus on sanctionne, et plus on aura de résultats.
Comment régler le casse-tête du stationnement ?
En continuant à lutter contre les voitures ventouses, en réaménageant certaines places existantes pour gagner de l’espace. Certains parkings souterrains, appartenant à des bailleurs ou copropriétaires, ne sont pas pleins car il a des problèmes de sécurité. La ville peut apporter son aide pour réaliser des travaux ou aller chercher des subventions, car nous ne pourrons pas tout financer.
L’opposition affirme justement que la ville est au bord de la faillite. C’est vrai ?
Ce n’est pas le cas, les finances sont maîtrisées. Nous devrions avoir des moyens constants par rapport à 2018. Mais nous restons vigilants.
La cour régionale des comptes a notamment pointé un fort absentéisme des agents qui coûte cher à la ville…
C’est vrai, cela représente 3,8 M€ à la charge de la collectivité. Il y a des marges de manœuvre. Un plan d’amélioration de la vie au travail sera lancé en 2019. Des solutions seront apportées pour faire baisser le taux d’absentéisme.
Les agressions contre des personnes de la communauté juive se sont multipliées depuis début novembre. Comment y remédier ?
Un grand plan de lutte, initié par Nicolas Maccioni, sera mis en place au 1re trimestre 2019 en partenariat avec la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (Dilcrah). Des projets éducatifs, autour du sport et de culture, seront organisés dans les maisons de quartier, les clubs, les écoles, pour effectuer un travail de mémoire et sur l’histoire des différentes communautés. L’enjeu, c’est de déconstruire les stéréotypes, comme celui des juifs qui ont de l’argent. Sarcelles est une ville multi-composite, c’est une chance.