L’imam de Toulouse Mohamed Tataï mis en examen après ses propos sur les juifs

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L’imam de la grande mosquée de Toulouse a été mis en examen mardi par un juge d’instruction. Mohamed Tataï avait suscité la polémique après la révélation d’une vidéo d’un prêche sur le peuple juif.

Mohamed Tataï, imam de la grande mosquée de Toulouse, dans le quartier d’Empalot, a été mis en examen cette semaine par un juge d’instruction, selon les informations de France 3, confirmées par Dominique Alzeari, procureur de la République à Toulouse.

En septembre dernier, le parquet de Toulouse, à l’issue d’une rapide enquête préliminaire, avait décidé de l’ouverture d’une information judiciaire pour « provocation publique, par parole, à la haine ou à la violence en raison de l’origine, de l’ethnie, la nation, la race ou la religion ».

Cette mise en examen fait suite à la traduction, par des experts assermentés, de la vidéo d’un prêche de l’imam, datant de 2017, au cours duquel il cite un « hadith » antisémite.


C’est un site américain qui avait effectué le premier une traduction de ces propos déclenchant une vaste polémique et une enquête de la justice.

« [Le prophète Mahomet] nous a parlé de la bataille finale et décisive : « Le Jour du jugement n’arrivera que lorsque les musulmans combattront les juifs. Les juifs se cacheront derrière les pierres et les arbres, et les pierres et les arbres diront : ‘ô musulman, ô serviteur d’Allah, un juif se cache derrière moi, viens le tuer’, sauf l’arbre Gharqad, qui est l’un des arbres des juifs. » Ce hadith a été relaté par l’imam Muslim. Les chrétiens et les juifs croient également en ces prophéties. […]

Le Premier ministre [israélien] était en rendez-vous chez lui. Cela a été rapporté dans les médias. Il a dit : « Nous célébrons aujourd’hui le centenaire de la Déclaration Balfour, et dans 31 ans, nous célébrerons le centenaire de l’Etat d’Israël. Je m’engage devant vous à faire ceci, cela et encore cela. » Puis il a dit… Et c’est étonnant… Il a dit qu’il craignait qu’Israël ne subsiste pas plus de 76 ans, comme il est écrit dans les prophéties [des juifs]. Par conséquent, lorsque leur président est décédé il y a deux ans, et que les gens sont venus lui rendre leurs derniers hommages, l’un de leurs célèbres journalistes a dit : « Les gens ne sont pas venus aujourd’hui à l’enterrement de Peres, mais à l’enterrement d’Israël.  »

La communauté juive de Toulouse et au-delà s’était scandalisée. Le texte cité fait référence au génocide des juifs. L’imam s’était expliqué en juillet dernier, indiquant dans un premier temps que ses propos avaient été mal compris : il s’agissait selon lui d’une « traduction quelque peu altérée et prise hors de son contexte« . Il avait cependant présenté ses excuses à la communauté juive de Toulouse.

Mais il avait fini par être lâché par la Grande Mosquée de Paris.

Durant l’été, les enquêteurs ont travaillé sur la traduction du prêche transmise par les interprètes. Mohamed Tataï avait été retenu en Algérie par le décès d’un proche.

Depuis, il a pu être entendu et l’enquête a avancé, conduisant donc, comme nous vous le révélons aujourd’hui, à sa mise en examen.

Contacté par France 3, l’avocat de Mohamed Tataï, Maître Jean Iglesis, a refusé de faire tout commentaire.

Sources france3 et memri