Eva Tichauer, réfugiée juive Allemande, déportée à Auschwitz et ex-membre du parti communiste, s’est éteinte ce mercredi, à l’âge de 100 ans. Elle s’était installée à Argenteuil dans les années 1970 où elle était très active, après avoir vécu à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Lors de la célébration de son centenaire, Philippe Métézeau lui avait remis la médaille d’or de la ville : « Elle était simple et impressionnante à la fois », témoigne l’adjoint à l’action sociale et à la santé. La conseillère municipale d’opposition Marie-José Cayzac lui rend aussi hommage sur Facebook : « Celle qui est rescapée des camps de la mort, n’a eu de cesse toute sa vie durant d’aider la vie par son métier de médecin, et de témoigner, d’écrire pour que l’horreur ne se reproduise plus. Nous lui devons beaucoup car sa force de caractère forçait le respect. »
De Drancy à Auschwitz-Birkenau
Eva Tichauer est née le 26 janvier 1918 à Berlin (Allemagne), au sein d’une famille socialiste aisée. Quand Hitler arrive au pouvoir, la famille se réfugie en France où, elle pense avoir trouvé une nouvelle patrie alors que le Front populaire est au pouvoir. Elle commence des études de médecine à Paris lorsque Pétain la dénaturalise. Elle est arrêtée avec sa mère dans la rafle du Vel’d’Hiv du 16 au 17 juillet 1942.
Internées à Drancy, elles sont déportées à Auschwitz-Birkenau. Dès leur arrivée au camp, sa mère est gazée. En janvier 1945, Eva Tichauer fait partie de la marche de la mort. A son retour à Paris, elle reprend ses études de médecine, adopte deux enfants et finira sa carrière comme inspecteur en chef honoraire de la santé. Elle est auteure de deux ouvrages sur la Shoah : « J’étais le numéro 20832 à Auschwitz » (éd. L’Harmattan, 1992) et « Grâce à mes yeux bleus, j’ai survécu » (Les impliqués, 2017).