Démissions en cascade au NYT : Bari Weiss suivie par Andrew Sullivan

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Bari Weiss, une des rédactrices en chef de la rubrique Op/Ed du NYT, et orientée dans ses écrits vers les qu estions politiques et de culture a démissionné avec pertes et fracas, suivie de peu par Andrew Sullivan.

Le départ tonitruant de Bari Weiss

C’est le second départ d’une personnalité journalistique du NYT pour raisons idéologiques, après celui de James Webb au début juin. Les deux départs ont lieu pour non-conformité à l’idéologie désormais régnante au NYT, – disons “idéologie woke”, – ou bien encore “Marxisme culturel”, ou bien maoïsme postmoderne, ou bien un antiracisme-racisé dissimulé dans les plis arc-en-ciel d’une révolution de couleur, etc.

Il s’agit évidemment d’une situation extraordinaire à l’intérieur du “journal de référence” mondial, l’Institution-même du journalisme occidental et américaniste, présenté comme un modèle de professionnalisme, d’intégrité et de mesure dans le sens américaniste du terme ; et même (selon les termes de Weiss) comme faisant du journalisme « le premier brouillon de l’histoire en train de se faire ».


Le départ de Weiss fait beaucoup plus de bruit que celui de James Bennett. Parce que c’est le second (après Bennett) pour cause de harcèlement idéologique et sectariste ; parce qu’il est explicité par une lettre de démission extrêmement détaillée et rendue publique sur le site de l’intéressée; parce que l’investissement du NYT par le gauchisme extrémiste, dit-‘woke’ (‘[r]éveil’), fortement d’inspiration gramsciste dans sa forme et d’inspiration maoïste dans son opérationnalité, est ainsi acté; parce que, enfin, il devient extrêmement difficile de faire l’économie d’un débat public terrible et dévastateur sur la crise sans précédent qui touche les USA.

Un extrait de la lettre de Bari Weiss :

« Mes propres incursions dans le ‘Wrongthink’ [malpensance ou « pensée déviante” de la ‘ligne du Parti’] m’ont valu d’être constamment harcelée par des collègues qui ne partagent pas mon point de vue. Ils m’ont traitée de nazi et de raciste ; j’ai appris à faire comme si je n’entendais pas les commentaires sur ma façon “d’écrire une fois de plus sur les Juifs”. Plusieurs collègues perçus comme étant amicaux avec moi ont été harcelés par des collègues de travail. Mon travail et mon caractère sont ouvertement dévalorisés sur les chaînes Slack internes à l’entreprise, où les rédacteurs en chef interviennent régulièrement. Sur ce réseau, certains collègues insistent sur le fait que je dois être débarquée pour que cette entreprise qu’est le New York Times soit vraiment “inclusive”, tandis que d’autres affichent des ‘émojis’ représentant des haches pour accompagner mon nom. D’autres employés du New York Times me traitent publiquement de menteuse et de bigote sur Twitter, sans craindre d’être sanctionnés pour harcèlement par des mesures appropriées. Ils ne le sont jamais…


Il y a des termes pour cela : discrimination illégale, environnement de travail hostile, licenciement abusif. Je ne suis pas un expert juridique. Mais je sais que c’est mal…

Je ne comprends pas comment vous avez pu permettre que ce genre de comportement se poursuive dans votre entreprise au vu et au su de tout le personnel du journal et du public. Et je ne peux certainement pas comprendre comment vous et d’autres dirigeants du Times avez pu rester les bras croisés tout en me félicitant en privé pour mon courage. Se présenter au travail en tant que centriste dans un journal américain ne devrait pas nécessiter du courage…  »

Démission concomitante d’Andrew Sullivan

Le chroniqueur Andrew Sullivan a annoncé mardi sa démission du magazine New York au milieu de la controverse en cours entourant la liberté d’expression et la diversité des points de vue dans les principales publications. Sullivan n’a pas précisé pourquoi il quittait New York, mais a tweeté que « les raisons sous-jacentes de la scission sont assez évidentes » et qu’il les développerait dans sa prochaine chronique.


Sullivan a également envoyé une série de tweets attaquant le Times et soutenant Weiss, qui affirmait avoir été « constamment intimidée » par ses collègues à cause de ses opinions. « La foule a intimidé et harcelé une jeune femme pour des délits de pensée« , a tweeté Sullivan. « Et ses rédacteurs sont restés là et ont regardé. » Un autre de ses tweets disait: « Je dirais que l’avenir de Bari est beaucoup plus prometteur que celui du NYT. »

Il a également retweeté un post de l’animateur de podcast Eric Weinstein, qui a accusé le Times d’embrasser les « émeutes raciales ».

Le NYT a-t-il encore valeur d’information?

Ce sont effectivement les conditions spectaculaires du départ de Weiss, qui rendent désormais extrêmement difficile de ne pas envisager publiquement qu’un débat profond et terriblement destructeur sur la crise des USA ait lieu au sein même du monde de la communication, y compris de la presseSystème qui l’a soigneusement écarté jusqu’ici.

En effet, si nous parlons “d’un débat terrible sur la crise sans précédent qui touche les USA” à propos de cet événement, c’est parce que le NYT est une institution essentielle du système de l’américanisme, aussi fameux et important finalement que la Cour Suprême ou le Congrès, et qu’il devient difficile désormais de dissimuler que cette institution est aux mains du gauchisme radical. Cette situation incroyable et impensable lorsqu’on songe à ce qu’est l’Amérique, si elle est exposée et admise, deviendrait un choc effectivement terrible pour le système de l’américanisme.

Avec dedefensa et foxnews