Insultes, colère : quand Gérard Collomb oublie que son micro est ouvert

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Le conseil municipal de Lyon a viré au cauchemar jeudi après-midi pour le maire de la ville. Insultes à une adjointe, coups de colère, fou rire… Rien ne va plus pour l’ancien ministre de l’Intérieur depuis la claque électorale du 15 mars.

Si Gérard Collomb misait sur sa première apparition publique depuis le début du confinement pour se refaire une santé politique, c’est raté. La retransmission, en direct, sur le site de la ville de Lyon, mais également sur BFM Lyon, du conseil municipal de la ville, exceptionnellement organisé en visioconférence, a viré au cauchemar jeudi après-midi pour le maire de Lyon.

Connexion défectueuse, coupures d’écran et interventions inaudibles ont mis à rude épreuve les nerfs de l’ancien ministre de l’Intérieur. Qui a alterné en direct les coups de colère et les éclats de rire en réaction aux défaillances techniques.

Le spectacle a médusé les milliers de Lyonnais qui suivaient la retransmission de ce laborieux conseil municipal. D’autant qu’à plusieurs reprises, le maire de Lyon s’est laissé aller à des dérapages, sans réaliser que son micro était resté ouvert et diffusait ses propos en direct! « Bon, vous me présenterez un responsable! Qui est responsable de la DSIT ( NDLR : services informatiques de la ville ) ici? », s’énerve Collomb, exaspéré par les bugs à répétition. Ou encore : « Heureusement qu’il y a BFM. J’espère que sur BFM, on voit. La prochaine fois, on passe par eux, il faut externaliser de plus en plus ».

« Quelle conne ! »

Mais après avoir réglé ses comptes avec ses services, Gérard Collomb s’en prend à ses adjoints. Sa cible : Myriam Picot, maire du septième arrondissement de Lyon, et membre de la majorité de Collomb… mais partie aux municipales en dissidente. Pendant qu’elle fait une intervention sur la réouverture des marchés de la ville, on entend le maire, micro toujours ouvert, l’insulter à deux reprises : « Quelle conne… elle n’écoute même pas, c’est vraiment une conne ! »

Depuis jeudi soir, ces petites tranches de vie du e-conseil municipal circulent en boucle sur les réseaux sociaux. Cruels pour l’inamovible maire (depuis 2001) de presque 73 ans, tancé pour son manque de maîtrise de l’outil numérique ainsi que pour son agressivité. « Dérapage intolérable », pour Thomas Rudigoz, député LREM de Lyon, ex-proche de Collomb passé lui aussi en dissidence.

Myriam Picot, elle, confie avoir reçu, ce vendredi matin, par téléphone « des excuses du bout des lèvres » de la part de Gérard Collomb. « C’est un dérapage qui trahit son mode de gouvernance », confie la maire du VIIe arrondissement au Parisien. « Il est dans la toute-puissance, il ne supporte pas la contradiction et donc la vie démocratique ».