Le carnaval antisémite d’Alost est retiré du patrimoine immatériel de l’Unesco

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En mars 2018, la présence dans le défilé d’un char caricaturant des juifs orthodoxes aux nez crochus, assis sur des sacs d’or, avait suscité l’indignation face à cet antisémitisme avéré.

Le carnaval belge d’Alost, qui avait mainte fois montré son antisémitisme, a été retiré par l’Unesco de la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, a annoncé ce vendredi l’organisation, réunie à Bogota. Cette manifestation qui se déroule en Flandre, inscrite sur la liste en 2010, était dans le collimateur de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture depuis sa dernière édition en mars.

C’est la première fois que l’Unesco procède à un retrait de la liste du patrimoine culturel immatériel. La présence dans le défilé d’un char caricaturant des juifs orthodoxes aux nez crochus, assis sur des sacs d’or, avait indigné les représentants de la communauté juive de Belgique (environ 40 000 personnes) et les personnes sensées, horrifiées par cet antisémitisme exhibé sans vergogne !

Cet antisémitisme récurrent était également au programme de l’édition 2020, avec l’édition de rubans à thèmes antisémites, et le refus de les retirer quand l’indignation internationale s’est exprimée.

Polémique en 2013

Et côté Unesco, le bureau du Comité du patrimoine immatériel avait alors unanimement décidé de mettre à l’ordre du jour de la réunion de Bogota un possible retrait du carnaval de sa liste. « L’Unesco se devait d’être vigilante et ferme quant aux dérives d’un festival classé au Patrimoine de l’humanité et qui en bafoue les valeurs élémentaires », avait alors déclaré la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay.

« Ce n’est, de plus, pas la première fois que ces chars racistes et antisémites défilaient dans ce festival », avait-elle rappelé. Une allusion à l’édition 2013, quand la société carnavalesque avait eu l’idée de faire défiler un char montrant en officier nazi le chef du parti indépendantiste flamand N-VA, supposé être favorable à la déportation de francophones.

Irina Bukova, qui dirigeait à l’époque l’Unesco, avait fustigé « une insulte à la mémoire des six millions de juifs morts durant l’Holocauste ». L’Unesco classe depuis une convention de 1972 les plus beaux sites du monde, mais a désormais aussi autorité pour protéger le « patrimoine immatériel culturel de l’humanité », aux termes d’une convention signée en 2003.

Exit ce carnaval d’Alost !!

Avec lexpress