Moissac : Une cagnotte pour boucler le documentaire sur les Justes

Abonnez-vous à la newsletter

Les témoignages de survivants de la Shoah, les scènes dans les rues de Moissac, tout est dans la boîte. Le travail n’est pas terminé pour autant : mixage, étalonnage,montage, publicité, ces opérations réclameront du temps. et de l’argent.

Pour achever «Respiration», film documentaire sur l’histoire des 500 enfants Juifs qui ont vécu dans un havre de paix à Moissac entre 1940 et 1943, Jean-Luc Becquaert et Estelle Hemmami font désormais appel au financement participatif. Une cagnotte en ligne a été ouverte la semaine dernière.

Le Pitch

Ils ont échappé aux rafles, aux camps de ”triage” (Rivesaltes, Septfonds…), leurs parents les ont envoyés à Moissac avant d’être eux-mêmes déportés vers les camps d’extermination. Ils racontent la séparation, l’exfiltration, l’évasion, leur arrivée dans cette Maison de Moissac tenue par les Eclaireurs Israélites. Ils disent la séparation puis l’accueil chez ces jeunes adultes dirigés par Shatta et Bouli Simon.

Ils ont vécu une ”vraie” enfance, dans une famille pleine d’enfants. Ils se rappellent les joies, les peurs, les jalousies, les injustices, les jeux, les liens qui les unissaient, le silence bienveillant des habitants de Moissac. Ils disent l’audace de Shatta et la rigueur de Bouli, unis dans le seul but de leur permettre d’avoir une vie normale. Beaucoup disent y avoir été heureux.

Grâce à la Maison de Moissac et ceux qui l’ont animée et gérée, ils sont devenus avocats, réalisateurs de cinéma, secrétaires, publicistes, ethno-musicologue, diplomates, médecins, acteurs, ingénieurs, styliste, garagistes, écrivains, peintres, sculpteurs, enseignants, philosophes…

Celles et ceux qui témoignent ici ont eu un destin extraordinaire, en ce sens que l’ordre des choses était qu’ils n’aient pas de destin du tout.

Ce film est l’histoire de la RESPIRATION qui leur a été donnée par des femmes et des hommes, alors que d’autres femmes et hommes ne voyaient en eux que de la fumée.

La chanson « Perlimpinpin » de Barbara conclura le film dans une interprétation originale de Manu Galure.

La cagnotte

Les deux réalisateurs estiment les besoins à 17 000 €. Par ordre de priorité : 4 000 € pour «payer les droits et enregistrer la chanson de fin», 3 000 € pour «financer la publicité et les déplacements pour la diffusion du film», 7 000 € pour faire appel à des professionnels de l’étalonnage d’image et du mixage son, 3 000 € pour faire appel à des professionnels du montage. «Et au-delà, nous pourrons envisager la création de supports pédagogiques pour les écoles et investir dans notre propre matériel pour les productions suivantes…», indiquent les documentaristes. Comme de coutume, les dons vaudront aux mécènes des cadeaux de remerciements «Selon l’importance de votre participation, vous recevrez des places pour la première, des DVD, des albums photos…».

Il est possible de jeter un œil aux travaux réalisés : des bandes-annonces sont d’ores et déjà en ligne sur le site du film et sur celui qui recueille les dons. La cagnotte affichait 600 euros vendredi soir, elle restera ouverte jusqu’au 15 décembre. Le film sortira en salles en mai 2020. Le Concorde aura la primeur, avant une diffusion «en région Occitanie».

Avec ladepeche