Juste parmi les Nations, Marie Lacroix avait sauvé quatre enfants juifs

Abonnez-vous à la newsletter

Marie Lacroix avec ses six enfants. À gauche, Georges et Etty Wrobel ; sur ses genoux, son petit-fils Serge ; à côté, sa sœur Nicole ; à l’arrière, deux autres enfants juifs qu’elle cachait. Archive DR
Marie Isidorine Barse, épouse Lacroix, est née le 6 octobre 1884, à Sannat (Creuse). Elle a sauvé la vie de Georges et Etty Wrobel, et de deux autres enfants juifs qui ne ne sont pas manifestés auprès de Yad Vashem.

Elle épouse Pierre Henri Lacroix le 2 mars 1911. Le couple réside un temps à Villeurbanne (Rhône) puis s’installe en 1931, à Miribel, au 197 de la rue des Terreaux. Ils donnent naissance à Henri-Claude, le 26 mars 1916, qui décède à Tours (Indre-et-Loire) le 18 juin 1945. Militaire de carrière, Pierre-Henri Lacroix meurt en 1937.

Vers la fin de 1942, Marie Lacroix donne asile à quatre enfants juifs, dont Etty Wrobel, 7 ans, et son petit frère Georges, 3 ans. Leurs parents, juifs polonais immigrés à Paris, avaient fui, en septembre 1940, la capitale occupée pour aller trouver refuge à Lyon.

Lorsque les Allemands occupèrent le Sud de la France, les époux Wrobel demandèrent à un réseau clandestin de les aider à trouver une cachette pour leurs enfants. C’est ainsi qu’Etty et Georges furent confiés à Marie Lacroix, qui les accueillit avec chaleur et leur recommanda de se présenter comme ses petits-enfants. Grâce à elle, Etty Buzyn et son frère ont survécu à l’occupation. Après la guerre, ils se rappelèrent au moins un épisode où les Allemands s’étaient présentés au domicile de la veuve pour lui poser des questions. Marie Lacroix est morte en 1963.

Avant de quitter les siens, Madame Wrobel avait tenu à ce que Marie Lacroix soit reconnue pour son courage. Georges Wrobel, sa sœur Etty et son époux Élie Buzyn ont alors entrepris les démarches nécessaires. Et le 26 janvier 1998, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Marie Lacroix le titre de Juste parmi les Nations. Ainsi, les visiteurs qui passent à Jérusalem ou au mémorial juif de France, à Paris, peuvent s’arrêter quelques secondes devant son nom.

Les personnes reconnues Justes parmi les Nations reçoivent de Yad Vashem un diplôme d’honneur ainsi qu’une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier. » Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’État d’Israël. Au 1er janvier 2018, le titre avait été décerné à 26 971 personnes à travers le monde, dont 4 055 en France et vingt-cinq dans l’Ain. Nombreux sont ceux qui restent anonymes, faute de témoignages.

Source leprogres