Alors que des croix gammées ont été retrouvées sur un dessin de Simone Veil, et que les arbres plantés à la mémoire d’Ilan Halimi sont sciés, l’Intérieur révèle ces chiffres inquiétants.
Le visage de Simone Veil barré d’une croix gammée à Paris. C’est l’un des messages antisémites découverts dans la capitale ou la région parisienne ces derniers jours. Une série inquiétante dont s’alarment des représentants, tandis que le ministre de l’Intérieur révèle des chiffres inquiétants.
Deux portraits de Simone Veil dessinés par l’artiste C215 sur deux boîtes aux lettres, situés sur la façade de la mairie du 13e arrondissement, ont été recouverts d’une croix gammée. Ces dessins avaient été réalisés lors de la panthéonisation à l’été 2018 de Simone Veil, ancienne ministre et rescapée de la Shoah. La mairie, qui a découvert les tags lundi matin, va déposer plainte.
« Salir la mémoire de Simone Veil, c’est salir la République (…). Tout est mis en oeuvre pour que cet acte infâme ne reste pas impuni », a déclaré sur Twitter le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
La mémoire d’Ilan Halimi profanée
Le ministre de l’Intérieur s’est rendu ce lundi soir à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), où les arbres en mémoire d’Ilan Halimi ont été profanés. Il s’y est inquiété que « l’antisémitisme [ait] progressé de 74% dans ses cris d’horreur l’année écoulée ». L’antisémitisme se répand comme un poison, comme un fiel. Il attaque, il pourrit les esprits, il assassine. C’est ce qui s’est passé pour Ilan Halimi il y a 13 ans. »
Les actes antisémites sont passés de 311 en 2017 à 541 l’an passé, a précisé le ministère de l’Intérieur à l’AFP.
Ce week-end, un tag « Juden » écrit en lettres jaunes avait été inscrit sur la façade d’un restaurant à consonance juive. Et, ce lundi, cette mairie de l’Essonne a porté plainte contre la profanation d’arbres à la mémoire du jeune homme tué parce qu’il était juif.
Des tags partout dans Paris
« Tags antisémites jusqu’à la nausée en plein Paris ce week-end. Quand la haine des Juifs se recoupe avec la haine de la démocratie, le vocabulaire de la #fachosphère se retrouve sur les murs ! », a déploré dans un tweet Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah).
Sur Twitter, il a accompagné son propos d’une photo montrant une porte de garage sur laquelle est écrit « Macron Jews’ Bitch » (« Macron pute des Juifs », en anglais). M. Potier a précisé à l’AFP que cette porte de garage se trouvait dans le 1er arrondissement de la capitale.
Tags antisémites jusqu’à la nausée en plein Paris ce WE. Quand la haine des Juifs se recoupe avec la haine de la Démocratie, le vocabulaire de la #fachosphere se retrouve sur les murs ! J’ai saisi le procureur de Paris et le Prefet de Police. @DILCRAH #Republique #democratie pic.twitter.com/DPqKVvY6X9
— Frédéric Potier (@FPotier_Dilcrah) 11 février 2019
Le Dilcrah a également signalé la photo d’un mur du 18e arrondissement sur lequel on peut lire « truie juive ». La mairie de cet arrondissement indique sur Twitter avoir elle aussi fait un signalement lundi matin au parquet.
Signalé dans ma rue ce matin. pic.twitter.com/8OiRn8qxxq
— Demain La Chapelle (@2mainLaChapelle) 11 février 2019
Une inscription antisémite visant le chef de l’Etat Emmanuel Macron a par ailleurs été découverte lundi matin sur le siège du Monde, dans le 13e arrondissement. « Micron (sic) Rothschild parce qu’il se vend bien. La putain de la youtrerie universelle », est-il écrit sur le bâtiment du quotidien. Le journal a indiqué à l’AFP qu’il allait porter plainte.
Il y a pile 13 ans #IlanHalimi était torturé pendant 24 jours par le gang des barbares. Ce week-end des arbres à sa mémoire ont été profanés et des tags antisemites ont été retrouvés à #Paris. J’en ai les larmes aux yeux. Jai quitté la France il y a 8 ans en partie à cause de ça. pic.twitter.com/iE6uDkDmTt
— Julien Bahloul (@julienbahloul) 11 février 2019