ORT Strasbourg : Expo sur les Stolpersteine, les pavés de la mémoire

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L’établissement ORT propose du lundi 28 janvier au mercredi 6 février une exposition inédite à Strasbourg sur l’historique des Stolpersteine.

Réalisée par un collectif franco-allemand qui a travaillé sur le projet depuis plus d’un an, cette exposition rappelle l’œuvre de l’artiste berlinois Gunter Demnig.

Un groupe de réflexion pluridisciplinaire et informel , constitué depuis quelques semaines à la demande de la Ville de Strasbourg en association Stolpersteine 67, a ainsi travaillé sur le projet mémoriel et pédagogique et manifesté ainsi son adhésion et son soutien au projet historique de l’artiste berlinois.

Ces Stolpersteine, dont l’association tire son nom, sont des pavés dont la face supérieure, recouverte d’une plaque de laiton, honore la mémoire des victimes juives de la Shoah, des Rom, des Sintis, des témoins de Jéhova, des résistants, des homosexuels, opposants au nazisme déportés et assassinés dans les camps de la mort durant la Seconde Guerre mondiale. Chaque pavé rend hommage aux individus en citant leur nom, leur année de naissance, leur adresse durant la guerre, leur lieu de déportation et la fin tragique qu’ils ont affrontée.

Ce projet Stolpersteine verra sa concrétisation le 1er mai par la pose, à différentes adresses du centre-ville de Strasbourg, de plusieurs dizaines de pavés de laiton par Gunter Demnig en personne. Ces poses seront élargies aux communes de l’Eurométropole et au Bas-Rhin dans les prochains mois et les prochaines années.

Une forme de « Street art mémoriel »

Vecteur idéal qui réduit et revisite le concept de monument ou de mémorial en le positionnant dans une forme de « street art mémoriel », cette empreinte nominative et individualisée, posée dans l’espace public sur le trottoir, constitue un moyen idéal pour atteindre le passant, le bystander (spectateur, en anglais).

L’objectif majeur de ces poses est bien sûr mémoriel  : perpétuer le souvenir de la Shoah et de l’ensemble des victimes des crimes nazis. Le projet a par ailleurs une forte visée pédagogique, avec une implication locale et populaire en mobilisant des structures scolaires, des associations, des familles, le grand public, comme cela a été le cas dans la ville voisine de Kehl, où les initiatives citoyennes se sont multipliées ces dernières années.

Rappelons que 890 personnes, membres de la communauté juive qui habitaient à Strasbourg et avaient quitté la ville dès septembre 1939, ont été déportées ; le chiffre est de 2 464 pour le Bas-Rhin, constituant ainsi la très grande majorité des déportés de notre ville et de notre département.

Le préambule et la préfiguration de la pose des premiers Stolpersteine

La préservation de cette mémoire incite les historiens et les acteurs du projet à archiver les recherches biographiques et historiographiques qui ont déjà été réalisées et qui continuent de l’être sur la base d’archives locales, nationales et internationales. Ces recherches seront mises sur une plateforme électronique de publication et de consultation pour le grand public d’ici quelques mois.

Le consul général d’Allemagne (qui prendra la parole à la présentation inaugurale de l’exposition le 25 janvier), le consul honoraire d’Israël à Strasbourg, le Consistoire israélite du Bas-Rhin, la Ville de Strasbourg et l’Eurométropole, la ville de Kehl, le Cercle Menachem Taffel, le CRIF Alsace, le FSJU, l’Association Valiske, l’Institut Elie Wiesel, l’Université de Strasbourg et bien d’autres encore ont contribué à la réflexion ou collaboré à la réalisation de ce projet d’exposition qui constitue le préambule et la préfiguration de la pose des premiers Stolpersteine dans la capitale alsacienne, gardienne de la mémoire de notre continent. Strasbourg l’européenne porte en son cœur, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce souci essentiel de préserver la paix et la liberté pour les générations futures, cela passe aussi par la préservation de son histoire et de sa mémoire.

Source dna