Paris : un avocat mis en examen pour « financement du terrorisme »

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Bruno Vianey, qui a assuré la défense de jihadistes français partis en Irak et Syrie, a été mis en examen pour « financement du terrorisme ». Il est soupçonné d’avoir versé de l’argent pour faire exfiltrer d’Irak un combattant de Daesh. Le jihadiste en question, Maximilien Thibaut, est désormais introuvable.
Bruno Vianey, avocat parisien, a été mis en examen jeudi 17 janvier. Il est poursuivi pour « financement d’une entreprise terroriste » et « transfert non autorisé d’une somme supérieure à 10.000 euros », a-t-on appris de sources concordantes. Présenté à un juge d’instruction après 48 heures de garde à vue, il est ressorti libre, sous contrôle judiciaire.

L’avocat est soupçonné par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) d’avoir fait extraire d’Irak Maximilien Thibaut, un jihadiste originaire de la région parisienne. La DGSI et de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) pensent que l’avocat aurait effectué un virement de 20.000 euros vers un intermédiaire en Irak pour faciliter la fuite de Maximilien Thibaut, aujourd’hui introuvable.

Détournement de fonds

Les premiers soupçons étaient apparus en 2017 lors d’une enquête visant l’association Syrie prévention famille, une structure qui vise à « aider les familles à maintenir le contact avec leurs proches toujours présents en Syrie et en Irak », selon ses statuts. Dans cette affaire, trois parents de jihadistes ont été mis en examen, soupçonnés d’avoir détourné de l’argent de leur association pour l’envoyer à leurs enfants partis en Syrie. C’est alors que la somme de 20.000 euros avait été retrouvée chez la famille de Maximilien Thibaut, à Mossoul.

Son épouse condamnée en Irak

Parti rejoindre l’État islamique (EI) en 2015, Maximilien Thibaut, 33 ans, est l’époux de Mélina Boughedir, une jeune Française condamnée en juin 2018 à Bagdad à la perpétuité. Capturée à l’été 2017 par les forces irakiennes, elle avait alors affirmé que son mari était « cuisinier » au sein de l’EI.

Elle avait échappé à la peine de mort mais était devenue la deuxième Française condamnée à la perpétuité en Irak, moins de deux mois après Djamila Boutoutaou.

À Paris, l’avocat mis en examen jeudi a interdiction d’entrer en contact avec Mélina Boughedir ou son mari. Le juge d’instruction en charge du dossier prévoit de saisir le conseil de l’ordre pour demander la suspension de Bruno Vianey.

Source orange