
Sur i24News, Maréchal a estimé que si on avait plus écouté son grand-père, «il y aurait probablement beaucoup moins d’actes antisémites en France». Sous-entendu : l’antisémitisme en France, c’est la faute des Arabes.
Une des réussites de l’extrême droite ces dernières années aura été de faire passer sa xénophobie et particulièrement sa détestation des personnes d’origine arabe pour une défense des Français de confession juive. C’est ainsi que le même parti qui a longtemps voulu bannir le port du voile islamique dans l’espace public regrette une baisse du nombre de Juifs «qui portent la kippa dans les rues du pays». Cela marche, comme on vient de le voir avec Bergé. Et c’est donc très naturellement que Marion Maréchal a défendu hier Jean-Marie Le Pen. Invitée de la chaîne israélienne i24News, l’eurodéputée a ainsi tenté de cacher la poussière antisémite de son grand-père sous le tapis médiatique. Elle a résumé les multiples outrances de Le Pen à des «propos» qui ont desservi «les autres combats justes qu’il a pu mener». Puis l’élue a sobrement expliqué que «s’il avait été davantage écouté sur la question de l’immigration, il y aurait probablement beaucoup moins d’actes antisémites en France». Sous-entendu : l’antisémitisme en France, c’est la faute des Arabes.
Peut-être faut-il ici rappeler que Le Pen a été exclu du parti qu’il a cofondé avec d’anciens SS pour avoir maintenu ses propos sur le «point de détail». Puis il en avait rajouté une énorme couche dans l’hebdo d’extrême droite et antisémite Rivarol, redéfendant notamment Pétain. On notera aussi que Le Pen, ce prétendu rempart contre l’antisémitisme en France, a été condamné, entre autres choses, pour antisémitisme et contestation de crime contre l’humanité.
Praud pro-Le Pen
Sa fille, Marine Le Pen, avait elle aussi fait mine de le réhabiliter. Dans le journal bolloréen JDNews, elle regrettait sa décision d’exclure Le Pen du FN en 2015. Cette démarche de réhabilitation passe aussi par les médias. Pascal Praud soutient régulièrement sur l’antenne de CNews que Le Pen avait eu raison avant tout le monde sur l’immigration mais que, tout comme l’exprime Maréchal, ses outrances ont malheureusement nui à son combat. La une du Figaro magazine après la mort de Le Pen, évoquant la disparition d’un «tribun», est un autre exemple. En janvier, le Crif alertait et pointait, par la voix de son président, Yonathan Arfi, «une forme de processus de réhabilitation politique de Le Pen et de ses idées». Le mouvement ne s’est pas arrêté.
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