
L’humoriste Artus a annoncé qu’il se produirait dans la plus grande salle d’Europe pour la fin de sa tournée. Il promet un show XXL les 27 et 28 mars 2026 à la Paris La Défense Arena.
Plus rien n’arrête Artus. Fort du succès de son film Un p’tit truc en plus, le comédien et réalisateur a annoncé qu’il allait investir la Paris La Défense Arena, soit la plus grande salle d’Europe, pour un spectacle qui s’annonce grandiose. Il y fêtera la fin de sa tournée les 27 et 28 mars 2026. Premier humoriste à investir ce lieu, il proposera un show XXL qu’il jouera devant 70.000 spectateurs (35.000 spectateurs par soir).
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Dans un an, vous jouerez dans l’enceinte XXL de Paris La Défense Arena. Pourquoi ce choix ?
ARTUS. C’est une idée de Sarah, ma femme, ma productrice aussi. On a cet amour des shows, on essaye toujours de faire les choses en grand. Là, on voulait les faire en très grand et tenter une salle qui n’avait jamais été faite par un humoriste. La plus grande salle d’Europe, on s’est dit que c’était pas mal !
Le show pourra accueillir combien de personnes ?
35 000 par soir, donc en tout 70 000 ! Ça met une petite pression, j’espère qu’on va remplir… Ce que je peux garantir, c’est qu’on va faire un spectacle qui n’a jamais été vu avant avec des choses que, même moi, je ne pensais pas qu’on puisse faire un jour. Pour le coup, je ne pense pas qu’on puisse être rentable, mais on va faire un très gros show.
Avec des hélicoptères à la Johnny ?
Pas loin (rires). Il y aura aussi des invités que je dévoilerai le temps voulu… ou pas, pour garder la surprise. Je veux que même les gens qui seront déjà venus me voir en tournée puissent vraiment découvrir quelque chose d’unique.
Au total, ce spectacle, lancé début 2024, aura été vu par combien de spectateurs ?
Avant Paris La Défense Arena, on ne sera pas loin des 420 ou 430 000. Du coup, on devrait finir à peu près à 500 000.
Donc numéro 1 des ventes rayon humour…
Je ne sais pas, je ne suis pas trop dans ce concours de quéquettes (sourire).
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Sur scène, vous rappelez au public l’importance de ne pas prendre de vidéo. Avec 35 000 personnes, vous ne craignez pas des fuites ?
Aujourd’hui, 90 % des artistes se filment pendant les saluts, ou pendant leurs impros avec le public. Derrière, c’est compliqué de lui dire : « Ne filmez pas ». Mais moi, je ne poste rien sur scène, alors globalement les gens respectent pas mal, même s’il y a toujours des récalcitrants. Récemment, quelqu’un a mis en ligne sur TikTok mon sketch sur Sylvain (son personnage emblématique atteint de trisomie 21), qui est le rappel du spectacle. Je ne trouve pas ça élégant, ça « spoile » les futurs spectateurs. Et puis, les portables, les gens ont l’impression qu’on ne les voit pas depuis la scène, mais si, je vois la coque qui prend la lumière, ça pose une distance, on ne profite pas ensemble, c’est dommage.
À Paris La Défense Arena, vous allez jouer dans l’antre du Racing 92, vous le porte-voix du Stade toulousain !
Je suis surtout un porte-parole du rugby, et de ses valeurs. Le fait que ça soit un stade de rugby a beaucoup de sens pour moi. Dans ce sport, on s’en fout que tu sois derrière le Racing, le Stade toulousain ou le Stade Français. Il y a un truc qui lie tous les supporters, qui est la passion de ce sport, ça se charrie mais gentiment. Il n’y a pas cette rivalité un peu bête, cette haine même, qu’on peut retrouver dans le foot.
Depuis le succès d’« Un p’tit truc en plus », votre public a-t-il changé ?
Comme la tournée était déjà quasi complète avant la sortie, là j’ai en salles les aficionados. Ce que je fais sur scène est assez différent de ce que j’ai fait au cinéma. Mais quand je demande au public qui a vu le film, 99,9 % lèvent la main. Il y a un truc qui nous lie encore plus, on fête ensemble ce succès. C’est eux qui l’ont fait : ce n’est pas moi qui suis venu voir le film 11 millions de fois !
Vous avez ajouté un sketch sur le succès du film ?
Non, je n’ai pas voulu modifier le spectacle, surtout que là, on en a beaucoup mangé d’« Un p’tit truc en plus ». Peut-être que ce sera le sujet d’un autre spectacle, dans deux ou trois ans, et qu’en abordant ce qu’on a vécu sur le tournage, ça rappellera de bons souvenirs aux gens.
Vous passez un partenariat avec une appli de baby-sitting. Un moyen poli de dire aux parents que le spectacle n’est pas tout à fait adapté aux enfants ?
On s’est associé avec Baby Sittor qui offre 15 euros pour faire garder son gamin le soir des spectacles à Paris La Défense Arena, oui. En même temps, je ne pense pas que mon spectacle soit traumatisant pour un enfant. Oui, il y a des gros mots mais je trouve ça plus vulgaire un serveur qui dit « bonjour » et « bon appétit » alors qu’il ne le pense pas, qu’un gars qui me dit « va te faire enc… » avec un grand sourire.
Revenons sur les derniers César. Vous étiez nommé dans la catégorie meilleur premier film…
J’en étais très heureux, j’avais surtout envie que mes acteurs puissent y aller, continuer à rêver. C’est une petite reconnaissance du métier qui nous touche.
Mais le film est reparti bredouille…
On le sait, c’est comme ça, les comédies populaires, ça ne plaît pas aux votants. Dujardin aurait dû avoir un César du meilleur acteur pour « OSS 117 », des exemples, il y en a eu plein. C’est dommage, il y a eu une époque où la comédie était représentée aux César, maintenant on est boudés, on ne sait pas trop pourquoi. Le cinéma d’auteur et la comédie, c’est deux familles qui pourraient cohabiter, surtout dans notre système français qui fait que les films populaires permettent de financer des plus pointus. Mais honnêtement, je préfère avoir fait 11 millions qu’avoir une statuette. Il faut avoir un peu la carte pour obtenir un César.
Vous aurez plus de chances l’année prochaine pour votre second rôle remarqué dans le film d’auteur « La Pampa » ?
« La Pampa » aura des nominations, ça c’est sûr, mais moi en second rôle je ne sais pas, parce que même si c’est « La Pampa », ça reste Artus !
Depuis la sortie, vos comédiens d’ « Un p’tit truc en plus » vivent plein d’aventures. Aux derniers Enfoirés, on a retrouvé Arnaud et Marie…
Pour moi, la victoire, elle est là, c’est aussi de voir Mayane à « Danse avec les stars », Sofiane qui fait des pubs et tourne dans des courts-métrages, de constater que ce n’est pas une bulle et que ça continue pour eux, je trouve ça génial.
En juillet 2024, vous vous êtes rendus avec l’équipe à l’Élysée. Ça vous a fait quoi ?
C’est magique de vivre des moments comme ça ensemble. En plus, il y avait Stanislas (Carmont, un des comédiens qui imite Nicolas Sarkozy dans le film), un fan de politique. Le fait qu’il se soit mis au bureau du président, ça crée des souvenirs fous, c’est une consécration. Et moi, je me sens utile, si ce film peut faire avancer les choses…
Vous en avez profité pour glisser des messages sur la prise en compte du handicap dans les politiques publiques ?
Ce n’était pas forcément le moment, je voulais profiter avec eux. Et je suis convaincu que c’est à nous, au privé, de faire avancer les choses. Malheureusement, dans certains domaines, la République est une vieille dame qui met du temps à se mettre en route…
Vous avez récemment publié une vidéo sur vos réseaux, dénonçant les violences d’un policier envers un handicapé…
Dans la foulée, j’ai reçu des messages disant que j’étais anti-flic. Ça n’a rien à voir. J’ai rien contre la police, j’ai juste critiqué un mec qui met une droite à un gars en fauteuil. Rien ne peut mériter ça.
Fin janvier, vous avez lancé avec vos producteurs la fondation « Un p’tit truc en plus ». Le but est de créer des colonies de vacances comme dans le film ?
Oui, exactement, on veut lancer un premier lieu de vacances adaptées puis deux, dix, quinze… On a visité différents lieux, dans l’idéal, on aimerait que le premier voie le jour rapidement, dans l’élan du film. Je veux que ça ressemble à un hôtel 5 étoiles, les personnes atteintes de handicap ont le droit d’avoir accès aux choses belles et agréables.
Et ça restera accessible sur le plan financier pour elles ?
C’est l’objectif ! C’est une démarche évidemment à but non lucratif. On va trouver la bonne formule, le bon lieu, puis expliquer aux gens ce qu’on veut faire et après, lancer un vrai appel aux dons. Si chaque spectateur du film donne un euro, on aura 11 millions d’euros. Ensuite, on ira voir les mécènes.
La maison du film n’est pas disponible ?
Non ! Le propriétaire ne veut pas la céder et en vrai, elle n’est pas du tout adaptée et bien trop petite. Elle n’a même pas l’eau ni l’électricité. C’est la magie du cinéma, sur le tournage, on avait un générateur et une citerne !
Vous vous êtes mis sous l’égide de Perce-Neige, la fondation créée par Lino Ventura. Pourquoi ?
Il nous fallait une structure solide, qui a un bagage, un vécu des équipes… Le but n’est pas de faire un coup de com’ et de fermer dans deux ans. On veut vraiment s’inscrire dans le temps. Si au moment où je meurs j’ai pu créer cinquante lieux en France, je serais le plus heureux.
Onze millions d’entrées pour son premier film, ça crée une grande liberté ou une grande responsabilité sur le plan artistique ?
Ça m’a offert une sérénité comme jamais je n’en ai eue. C’est la première fois que je me sens légitime, ma place est là et devrait être gardée au chaud quelque temps. Après, ça met aussi une pression sur le prochain, l’envie de ne pas décevoir. Je ne me dis pas qu’il faut que je fasse mieux, je ne pourrai pas. Mais si je peux faire aussi bien, ou pas trop en dessous… En tout cas, ça me convainc dans le fait de continuer à faire des projets qui m’animent, de ne pas faire des choses parce que c’est le moment, ou qu’il faut battre le fer. C’est pour ça que je ne fais pas « Un p’tit truc en plus 2 ».
Il en est, où votre prochain le film ?
Ça sera une parodie des « Sept Mercenaires », un western un peu barré, on a bien avancé, on devrait tourner à l’été 2026.
Vous vous voyez réaliser autre chose qu’une comédie ?
Oui, je ne m’interdis pas de faire un drame, il faut juste que ce soit un truc qui me fasse vibrer.
Vous avez posté une photo de moulage de nez la semaine dernière. Vous allez jouer Cyrano ?
J’ai la chance de tourner en juin et juillet dans le film de Michel Leclerc. Je serai Cyrano, mais dans une autre histoire, sans la tirade, au moins il n’y aura pas la comparaison avec les autres. Mais c’est comme pour le comte de Monte-Cristo, c’est le genre de personnage qu’on rêve de jouer quand on est acteur.
Depuis votre succès phénoménal au box-office, les réalisateurs vous appellent davantage ?
Michel Leclerc, il m’avait déjà fait tourner avant. Mais on ne va pas se mentir : je reçois plus de propositions. Je ne suis pas naïf, beaucoup disent qu’ils pensaient à moi avant, mais d’autres sont honnêtes et me confient évidemment que ce succès change la donne.
D’autres projets au cinéma ?
Je serai à la rentrée au casting du film de Clovis (Cornillac, qui jouait dans « Un p’tit truc en plus »). Je suis ravi de lui renvoyer l’ascenseur.
Avec Léon Marchand et Teddy Riner, vous figurez dans le nouveau top 3 des Français préférés des enfants, selon Le Journal de Mickey. Qu’est-ce que ça vous inspire ?
Franchement, ça fait très plaisir. Les enfants, c’est le futur, c’est cool d’avoir un public qui va grandir en vous connaissant. Ça prouve que le film a touché les enfants, qui ont peut-être, au passage, pris conscience de certaines choses sur les personnes en situation de handicap. Et puis, ils reprennent des phrases cultes du film, c’est génial, moi aussi j’ai grandi avec ça. On rentre dans la culture populaire, ça fait plaisir. Grâce à moi, tous les enfants disent « fils de pute » (la réplique préférée d’un des personnages du film) !
par Rania HOBALLAH
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