Un an de prison avec sursis requis contre l’influenceuse Sofia Benlemmane

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Suivie par près de 350 000 personnes, l’influenceuse franco-algérienne Sofia Benlemmane, poursuivie pour « menaces de mort » sur les réseaux sociaux était jugée ce mardi en correctionnelle à Lyon dans un contexte de tensions entre Alger et Paris. Le parquet réclame 1 an avec sursis et 240 heures de travaux d’intérêt général.

1 an avec sursis, 240 heures de travaux d’intérêt général et un banissement de 6 mois des réseaux sociaux. Ce sont les réquisitions du parquet contre Sofia Benlemmane, jugée pour menaces de mort ce mardi 18 mars devant le tribunal correctionnel de Lyon.

Début janvier, Sofia Benlemmane et trois influenceurs algériens avaient été interpellés dans l’Hexagone pour avoir mis en ligne des propos haineux, tout en appelant à des actes violents notamment contre des opposants au régime algérien. L’influenceuse avait depuis été placée sous contrôle judiciaire.

« La loi française vous autorise à vous exprimer en totale liberté, mais avec des limites », lui a lancé devant le tribunal correctionnel le représentant du ministère public, dénonçant des « propos particulièrement graves, haineux, n’ayant aucune place dans une démocratie ».

À l’audience, où elle s’est présentée vêtue d’un t-shirt aux couleurs de l’Algérie, elle s’est justifiée en invoquant une « expression, une façon de parler ». La décision a té mise en délibéré au 15 avril.

Insultes en direct

Suivie sur les réseaux TikTok et Facebook par près de 350.000 personnes, la quinquagénaire devait s’expliquer pour des vidéos publiées depuis 2023. Certaines de ses vidéos comportant des propos haineux avaient été signalées à la justice.

Dans l’une de ses publications, en septembre dernier, elle insulte en direct une autre femme en lui lançant « nique ta mère, toi et ta France », « j’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer ».
Dans la presse, son avocat, Me Frédéric Lalliard, avait contesté en janvier dernier toute infraction pénale dans les propos reprochés à sa cliente, évoquant des mots qui « ont pu être sortis de leur contexte, soit n’ont pas été traduits de manière correcte ».

« On est vraiment dans des conversations spontanées qui parfois vont au-delà du raisonnable, mais qui, en tout état de cause, n’ont aucun lien idéologique avec quelque gouvernement qu’il soit, avec quelque volonté de la part de Mme Benlemmane d’insulter, de salir des communautés, d’autres communautés ou d’autres races », avait alors ajouté l’avocat.

Déjà condamnée en 2021

Cette ancienne joueuse de football avait déjà fait parler d’elle en 2001. La justice l’avait condamnée à sept mois de prison avec sursis et trois ans d’interdiction de stade pour avoir pénétré sur la pelouse du Stade de France avec un drapeau algérien lors d’un match amical France-Algérie.

Si cette femme s’est opposée fermement au pouvoir en place à Alger il y a quelques années, son discours a depuis radicalement changé. Aujourd’hui, elle affiche un soutien au gouvernement actuel.

Quid des 3 autres influenceurs ?

Trois autres influenceurs ont également été poursuivis en justice, à Brest, Montpellier et Grenoble. Fin février, « Zazou Youssef », poursuivi pour avoir appelé sur TikTok à perpétrer des attentats en France et des violences en Algérie, a été condamné à 18 mois de prison ferme assortis d’une interdiction du territoire français pendant dix ans.
En mars, « Doualemn » a été condamné à cinq mois de prison avec sursis, après la diffusion d’une vidéo sur TikTok appelant à « donner une sévère correction » à un opposant au régime algérien. Il avait pour cette vidéo été expulsé par la France début janvier, mais l’Algérie l’avait renvoyé vers Paris. Une décision reçue comme un camouflet par le gouvernement français.
Enfin, concernant « Imad Tintin », poursuivi pour avoir appelé sur TikTok à commettre des actes terroristes en France, son procès qui doit se tenir à Grenoble a été renvoyé au 23 mai, le temps d’une expertise sur la traduction de ses propos.

Écrit par Dolores Mazzola

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