
Alors que la rabbine a partagé la semaine dernière une vidéo qui compare Blanche Gardin et Dieudonné, la comédienne a pris la parole sur ses réseaux, visiblement blessée. Delphine Horvilleur a répondu dans une lettre cinglante.
« Les rabbins ne sont pas toujours très drôles. J’ai cru comprendre qu’il en était de même pour les humoristes. » Cette pique de Delphine Horvilleur, tirée de sa lettre ouverte(Nouvelle fenêtre) à Blanche Gardin, publiée jeudi 13 mars, s’inscrit dans un échange houleux entre les deux femmes, qui enflamme les réseaux sociaux depuis quelques jours. Le débat a éclaté après que la rabbine a partagé une vidéo(Nouvelle fenêtre) dressant un parallèle entre la comédienne et Dieudonné, condamné plusieurs fois pour incitation à la haine. Cette comparaison a fait bondir la principale intéressée, qui s’est empressée de le faire savoir sur sa page Facebook(Nouvelle fenêtre). Franceinfo revient sur cette polémique en actes.
1 -1er juillet 2024 : Blanche Gardin participe à un sketch controversé sur l’antisémitisme
Lors d’un évènement caritatif à La Cigale appelant à un cessez-le-feu dans la guerre qui oppose le Hamas à Israël, Blanche Gardin et Aymeric Lompret montent sur scène, le 1er juillet, pour un sketch très satirique(Nouvelle fenêtre). Inspiré des réunions des Alcooliques anonymes, leur dialogue tourne en dérision l’accusation systématique d’antisémitisme à l’encontre de ceux qui critiquent la politique israélienne. L’humoriste ironise : « Je m’appelle Blanche… Depuis le 7 octobre, je suis antisémite. » Son partenaire la rassure : « Ici, on est tous antisémites. »
Le sketch embrase rapidement les cercles humoristiques et militants. Pour Blanche Gardin, les répercussions professionnelles sont lourdes. En février, dans les colonnes de Télérama(Nouvelle fenêtre), elle confie se sentir marginalisée dans le cinéma depuis cette séquence et déplore le silence du milieu artistique. « Je ne m’attendais pas à être si seule », admet-elle. Elle souligne que les propositions de rôles au cinéma se font extrêmement rares. Hantée par la situation à Gaza, elle affirme aussi avoir perdu le goût du rire : « La mécanique de la vanne est grippée. »
2 – 5 mars 2025 : Delphine Horvilleur partage une vidéo critiquant Blanche Gardin
En mars, le site Akadem(Nouvelle fenêtre), spécialisé dans la culture juive, relance la polémique. Dans une vidéo intitulée « Blanche Gardin ou l’humanisme façon Dieudonné », la journaliste Elishéva Gottfarstein compile des extraits de spectacles, d’interviews et d’analyses et accuse l’humoriste de s’inscrire dans une « ‘safe place’ antisémite » tolérée par une certaine gauche. « Blanche Gardin est-elle la nouvelle Dieudonné ? » se demande même la chroniqueuse, en référence au polémiste condamné notamment pour injures raciales et incitation à la haine.
Trois jours plus tard, la rabbine Delphine Horvilleur partage le lien de cette analyse sur ses réseaux sociaux, sans y ajouter de commentaire.
3 – 12 mars 2025 : Blanche Gardin publie une longue réponse sur Facebook
Blanche Gardin met cinq jours à riposter et choisit de le faire via une longue lettre ouverte diffusée sur Facebook, adressée directement à Delphine Horvilleur. « Je me permets de vous écrire après avoir vu que vous aviez partagé une vidéo diffamante à mon sujet », débute-t-elle. Admirative de l’écrivaine, qu’elle dit avoir découverte à la radio des années plus tôt, elle se dit « profondément blessée » par cette prise de position, qu’elle juge injuste.
L’humoriste revient longuement sur ses origines, son éducation marquée par un rejet absolu de toute discrimination et son rapport à la gauche. « L’antisémitisme me dégoûte et m’effraie comme tous les racismes », se défend-elle, dénonçant une instrumentalisation qui viderait le mot de son sens. Elle affirme payer quotidiennement le prix de son engagement pour la paix à Gaza : menaces, harcèlement, mise à l’écart professionnelle… « Est-ce la place d’un rabbin d’attiser la haine à l’égard d’une artiste n’épousant peut-être pas les mêmes opinions qu’elle ? » interroge la comique. Blanche Gardin conclut en demandant à Delphine Horvilleur de retirer cette vidéo, « qui relaie une analyse mensongère et diffamatoire de ce que je suis, et de ce que je dis ».
4 -13 mars 2025 : Delphine Horvilleur lui adresse également une lettre
La rabbine ne tarde pas à répondre. Sur Facebook, elle publie une lettre vingt-quatre heures plus tard dans laquelle elle ironise d’emblée : « Au début, quand on m’a dit que vous m’aviez écrit une lettre, je n’y ai pas cru : j’ai pensé que c’était un sketch. » Mais très rapidement, le ton se fait plus grave. Delphine Horvilleur réfute l’accusation de diffamation et souligne aussi un paradoxe : « Vous m’affirmez que vous n’êtes pas antisémite du tout, parce que, dites-vous, vous êtes ‘de gauche’ et avez des ‘cousins juifs’.(…) Admettez que là n’est absolument pas le problème. »
Ce qui compte, poursuit-elle, ce n’est pas l’intention, « mais qui, dans son discours, ses actes, ses alliances ou ses silences promeut ou nourrit cette haine ». Et d’ajouter : « Mettre en avant une instrumentalisation de l’antisémitisme par des Juifs sans jamais rappeler avec force la terrible réalité dans notre pays de cette haine. (…) Voilà ce que la ‘non-antisémite’ que vous êtes doit interroger. » Pour l’heure, Blanche Gardin n’a pas réagi publiquement.
je connais même des chercheurs et expérimentateurs scientifiques qui affirment que les souris de laboratoire ne souffrent pas , que ces personnes les aimes , voir que les souris ne se plaignent pas!!!